بهار در زبان های دیگر بهار و انجمن دانشکده بهار و معاصران دیوان بهار نامه های بهار بهار و خانواده
بهار و سياست بهار شاعر آثار بهار زندگينامه صفحه نخست
تماس با ما تصاوير بهار بهار روزنامه نگار بهار ترانه سرا بهار پژوهشگر
a

 
 

 

Bahar
 

: Sa vie, sa carrière et son milieu socio-politique
Par Shahine Seraj

 

 

 

La naissance dans une famille lettrée :

 
 
Mohammad Taqi Saburi dit « Malek al-shoara Bahar est né la nuit du 15 au 16 Aban 1265sh -13 Rabi al-Avval 1304 h - (7 novembre 1886) à Mashhad dans le quartier de Sarshur. Cet événement survenu dans la 13ème nuit du mois suscita des sentiments superstitieux dans son entourage.
« Ma mère m’a appris plus tard ,avec prudence , que j’étais né la nuit du 13 et que mon oncle, après avoir bien examiné la position des astres dans cette nuit -là, avait déclaré : L’enfant qui est né cette nuit sera un incorrigible »1).
 
Les aïeuls de Mohhamad-Taqi, artisans et marchands d’étoffe, avaient quitté Kashan pour s’établir à Mashhad. Le nom de Saburi vient de Mirza Ahmad Sabur, le grand aïeul de la famille, qui était un homme de lettres au service du prince Abbas Mirza Qajar . Ahmad Sabur fut tué en 1152 h/1813, pendant les guerres Irano-Russes.
 
Son père, Mohhamad-Kazem Saburi (m 1903), issu de cette famille riche de Kashan, établie à Mashhad depuis deux générations, ne voulut pas continuer le métier de son père Haj Mohhamad Kashani. Il préféra s’abandonner à sa passion pour la poésie et la littérature persanes. Il fréquentait les hommes de lettres et les savants de Mashhad tels que Adib Nishaburi(m.1925) , Nadim Bashi, et Seyyed Ali Khan Dargazi, avec qui il organisa un cénacle littéraire, connu sous le nom de Anjoman-e Torkestani ou Khorasani.  Ce cénacle avait pour but la recherche du style Khorasani dans la poésie persane et l’enseignement aux jeunes poètes et aux  hommes de lettres. Après la mort de Mahmud Khan Malek al-shoara (m.1894), le prince des poètes de la Cour de Naser al-Din shah à Téhéran, on proposa ce poste à Mohhamad Kazem Saburi, au vu de ses qualités et de sa connaissance de la littérature persane. Mais ce dernier préféra rester dans son Mashhad natal et Nasser al-Din shah, finalement, le nomma Malek al-shoara-ye Astan-e Qods-e Razavi. Il devait participer aux cérémonies religieuses, composer les Manaqeb (poèmes d’éloges des saints Imams) et, parfois, l’éloge des gouverneurs Qajars . Il recevait en échange 44 tomans en espèce et 20 Kharvar (6000 kilos) de vivres.
La mère de Mohhamad-Taqi était issue d’une famille géorgienne émigrée vers l’Iran durant les guerres Irano-Russes. Deux membres de cette famille, Afrasiab Khan et son frère Sohrab Khan, s’étaient convertis à l’islam. La Cour Qajar engagea l’un d’eux, Mirza Sohrab dit Naqdi (le grand oncle de Mohhamad-Taqi) ,comme trésorier de la Cour. Afrasiab Khan, (le grand père de Mohhamad-Taqi), se lança dans le commerce et les affaires et réunit ainsi une fortune considérable. La mère de Mohhamad-Taqi, née à Téhéran, était la fille d’Abbas Qoli Khan, le fils de Afrasiab Khan. Abbas Qoli Khan qui était un grand commerçant, s’établit plus tard avec toute sa famille à Mashhad. Mohhamad-Taqi passa les premières années de son enfance dans le calme et le bonheur familial.
 
«Mon père et ma mère étaient en parfait accord. Les querelles, fréquentes entre les couples, n’existaient pas chez nous. Ceci, évidemment, étant dû au fait qu’il n’y avait pas beaucoup de différence entre eux. Ils étaient tous deux de fervents religieux et socialement parlant, ils n’étaient pas très éloignés l’un de l’autre »2)
 
De son enfance, Bahar a gardé de bons souvenirs:
 
« Dès le plus jeune âge, j’avais une passion ardente pour la peinture  et les fleurs. Mon père plantait de très jolies fleurs  dans notre jardin et le meilleur cadeau que l’on pouvait m’offrir était des fleurs. Il y avait autre chose qui me rendait heureux, c’était les promenades dans les montagnes et les prairies. Chaque vendredi, mes oncles m’emmenaient me promener dans les régions montagneuses de kuh-khalaj et kuh-e sangtarashha. Je devenais fou de joie en voyant les fleurs qui avaient poussé sur l'étendue des montagnes.
La peinture était une autre passion pour moi. Je dessinais et je coloriais les personnages du shah-name ; Je mettais du jaune, du rouge et du violet pour les drapeaux, quant au camp du Rostam, le grand héros, je le coloriais en vert et son cheval « Rakhsh » en roux. En dessinant les sept palais de Nezami, j’essayais d’accorder mes couleurs avec ce que Nezami avait décrit dans son livre » . 3)
 
Son éducation et les premiers pas vers la poésie :
 
L’éducation de Mohhamad-Taqi commença très tôt. Il avait seulement quatre ans quand il apprit à lire et à écrire :
 
« Ma première enseignante fut ma tante. Elle habitait dans notre quartier. Elle m’a appris à lire et écrire et, quand j’ai commencé le Maktab l’école coranique», je savais déjà lire le persan et le Coran. Mais mon vrai maître fut mon père. Dès l’âge de sept ans, mon père m’a appris le shah-name(le livre des rois, de Ferdowsi.m1020). Chaque fois que j’avais des difficultés à propos d’un mot ou d’un point littéraire ou historique, il me les expliquait avec beaucoup de patience et d’attention. L’apprentissage du shah-name a joué un rôle considérable dans ma connaissance de la langue et de la culture iranienne. L’enseignement de mon père ne se limitait pas seulement à lire de la poésie, il m’apprenait également les règles rhétoriques. J’ai étudié avec lui le livre de « Sad kalame», l’œuvre de Rashid Vatvat . Ceci m’a donné l’envie de composer des poèmes et, chaque fois que j’en composais de bons, mon père m'encourageait en me donnant un peu d’argent  de poche. A l’école, j'engageais mon talent en écrivant des satires pour me venger des copains qui m’embêtaient et des éloges pour ceux qui étaient gentils avec moi. »4)
 
Son père, Saburi, éveilla  ainsi chez lui la passion pour la poésie et la littérature persane. Cependant, ce rapport affectif et pédagogique ne dura pas longtemps. Il se transforma quand Mohhamad Taqi, l’adolescent, déclara à son père qu’il avait l’intention de devenir poète. Dès lors, son père - qui n’était guère content de ce projet- confia son fils à son oncle, afin qu’il lui apprenne un métier dans le commerce. Mohhamad-Taqi fut bouleversé par cette attitude mais montra ensuite plus de compréhension vis-à-vis de cette prise de position de son père en l’expliquant ainsi :
«C’est après l’assassinat de Nasser al-Din shah Qajar (1896) que mon père changea d’avis à propos du métier d’homme de lettres. Il me répétait à chaque fois que les choses allaient changer et qu’à l’avenir la poésie ne serait plus considérée comme avant.
 Les poètes auraient du mal à gagner leur vie. Ils seraient privés des privilèges qu’ils avaient au temps de Nass¦er al-Din shah. Il croyait tellement à cette idée qu’il m’a privé de l’école et m’a obligé à me marier à l’âge de 16 ans. Suite à une épidémie, cette femme et l’enfant que j’ai eu d’elle sont morts quelque temps après.
 Le pessimisme de mon père sur l’avenir du métier de poète et de l’homme de lettres était motivé par le fait que l’Iran, comme les autres pays d’Asie, allaient vers la bourgeoisie et la recherche du bien-être matériel ...»5)
 
La reprise de la carrière de poète après la mort de son père:
Le père de Mohhamad-Taqi décéda en 1282 sh/1903 à la suite d’une épidémie de choléra. Ce triste événement bouleversa le jeune Bahar car, malgré les reproches qu’il faisait à son père au sujet de l’éducation, il éprouvait un grand respect et une admiration profonde pour Saburi le poète, le père et l’éducateur. Il composa plusieurs poèmes d’élégies pour exprimer son chagrin et sa tristesse :
 
« A présent, je ne suis qu’un vagabond, un étranger sans terre ni patrie, alors que de son vivant je demeurais dans le bonheur et la prospérité».6)
من که به کوی خرمی داشتم وطن، کنون وادی بیکران غم شد وطنم......
Mohhamad -Taqi reprit ses études à l’âge de 18 ans. Adib Nishaburi, le grand poète, savant et maître du style Khorasani à l’époque, lui apprit les sciences rhétoriques et la langue arabe. La connaissance de cette langue lui a permis de lire les journaux venus de l’étranger et surtout de l’Egypte; il était ainsi au courant de ce qui se passait dans les autres pays et se familiarisait avec les idées nouvelles .Il profita également des enseignements de Hakim Abd al-Rahman Badri, le mathématicien, et Seyyed Ali Khan Dargazi grâce à qui il perfectionna sa connaissance de la langue persane. Mais sa soif d’apprendre et la passion qui l’animait étaient ses meilleurs professeurs. Toute sa vie, il demeura un étudiant. Jamais il n’apprit une langue étrangère de manière systématique mais sa curiosité le poussa à apprendre tout seul le français et l’anglais. Plus tard, il étudia également la philosophie, l’histoire et les littératures étrangères. Il profita du séjour de Hertzfeld en Iran pour apprendre la langue Pehlevi.
 
La soif d’apprendre de Mohhamad-Taqi puisait ses sources dans l’idée qu’il avait du rôle et de la qualité d’un homme de lettres :
 « un adib  de nos jours, ne peut plus se contenter des sciences traditionnelles. Il faut qu’il étudie aussi les travaux entrepris sur l’histoire, la langue, la culture, l’art, l'archéologie, la prose, la poésie etc... Sans ces connaissances, il n’arrivera jamais à comprendre la langue et la littérature persanes. «7)
 
Après la disparition de son père, alors qu’il avait l’intention d’aller à Téhéran pour perfectionner son savoir et de partir éventuellement à l’étranger , il dut renoncer à ses projets car il était à présent responsable d’une famille de quatre personnes, (la mère, une sœur et deux frères). En 1282sh /1903, il envoya une qassidé panégyrique pour Mozaffar al-Din-shah à l’occasion de son voyage au Khorasan. La Cour Qajar, au vu de la qualité de sa poésie et de la fonction de son père dans la Cour, lui confia le poste de Malek al-shoara d’astan Qods(le prince des poétes du sanctuaire de l’Imam Reza). Mohhamad Taqi choisit comme nom de plume «Bahar» (printemps) , emprunté peut-être au nom de Bahar shirvani (1214-1262sh/1835-1883), poète et ami de son père qui avait séjourné dans la maison familiale, lors de son passage à Mashhad. Mais son talent et cette situation naissante provoquèrent des sentiments de jalousie parmi les lettrés de Mashhad. On disait à son propos:
« Ses poèmes ne sont pas de sa propre plume. Ce jeune prétentieux a tout simplement copié les poèmes de son père, ou alors il a plagié les poèmes de Bahar Shirvani. »
 
Le jeune poète fut obligé de se défendre en écrivant des «Javabiye», poèmes de réplique, et de participer également aux épreuves d’improvisations au cours desquelles on lui demandait de composer à partir de mots et de thèmes choisis par hasard .
 
Le début de la carrière du poète engagé :
 
Le poste de panégyriste  officiel d’astan Qods-e Razavi( sanctuaire de l’Imam Reza), qui obligeait le jeune poète à composer des poèmes de circonstance pour les fêtes religieuses et d’autre cérémonies officielles, ne dura pas longtemps. L’avènement du mouvement constitutionnaliste allait le mettre sur une autre voie, celle d’un panégyriste de la liberté, de la constitution et de la patrie «vatan ».
Ses premiers contacts avec les «Mashrute Talaban», les partisans pour l’établissement d’un régime parlementaire, eurent lieu à l’âge de 20 ans et à travers les activités d’Anjoman-e Saadat -e Mashhad, (association de Saadat de Mashhad), qui était en contact avec «Anjoman-e Saadat-e Iranian», (L’association de la félicité des Iraniens), à Istanbul, et les révolutionnaires de Baku. Il découvrit ainsi les idées nouvelles sur la liberté et la démocratie. Bahar devint plus actif lorsque Mohhamad-Ali shah, le successeur de Mozaffar al-Din shah, entra en guerre contre les partisans de la constitution. Ce fut alors le début d’une période mouvementée et héroïque. Les souvenirs de cette période ont marqué la mémoire de Bahar durant toute sa vie. Erfani, le poète et écrivain, ami de Bahar, écrit à ce propos dans ses mémoires :
 
« Lorsque Bahâr  me parle de cette période de sa vie, je n’ai aucunement l’impression d’avoir devant moi un poète, un être délicat et sensible. Je vois plutôt un brave soldat prêt à se battre pour son idéal et sa patrie».8)
 
Son engagement en tant que poète de Cour ne l’empêcha pas d’entrer en guerre contre l’attitude hostile de Mohhamad Ali shah envers les partisans de la constitution. Le 2 Tir 1287sh23/juin 1908, lors du bombardement du Parlement par  ce rois hostile à la liberté, et de l’interdiction des journaux par ce dernier, Bahar, aidé de quelques partisans, publia clandestinement sous le pseudonyme de Raïs al-tollab le journal Khorasan. C’est dans ce journal que furent publiés pour la première fois ses poèmes engagés.
En 1909, la guerre entre les forces du gouvernement et les partisans de la constitution éclata dans différentes régions de l’Iran. Des détachements des partisans de la constitution se mirent en marche vers Téhéran. Cette force révolutionnaire entra à Téhéran au début du mois de juillet. Trois jours plus tard, le roi en fuite fut détrôné par un conseil national extraordinaire et remplacé par son fils Ahmad âgé de 14 ans. Etant donné le jeune âge du roi, le Parlement désigna Ali-Reza Azad al-Molk comme vice-roi en Azar 1288sh/nov1909.
Durant cette période mouvementée, Bahar, en composant des poèmes partisans, célébrait à sa manière les réussites des forces révolutionnaires. Il écrit à ce propos :
« Après la conquête de Téhéran par les Mojahed et les Bakhtyyari commandés par Sépahdar Tonkaboni , Sardar Assad et Samsam al-Saltane , j’ai composé des qassides et des soruds(ode, poème lyrique) pour célébrer ces événements heureux et ces poèmes furent récités lors des cérémonies et des fêtes organisées à cette occasion ».9)  
   
 
L’adhésion au parti Démocrate et la publication de Nowbahar et Tazebahar :
 
Le départ de Mohhamad Ali shah, l’ouverture du Parlement et la formation du parti Démocrate par Soleyman ESKANDARI et Hassan TAQIZADE créèrent une nouvelle aire socio-politique dans le pays. Les partisans du mouvement reprirent leurs activités, les journaux interdits durant (Estebdad-e saqir - la période de despotisme, qui dura de juin au mois d’août 1909) réapparurent.
En 1288sh/1909, Bahar adhéra au parti Démocrate. Sa rencontre au cours de la même année avec Heydar Khan » Amu-Oqli, un démocrate installé à Mashhad pour la construction d’une centrale électrique, lui donna l’idée d’ouvrir une antenne de ce parti à Mashhad. Bahar réunit ainsi les gens intéressés aux activités et à l’idéologie des démocrates. Il créa par la suite et pour la première fois son propre journal, Nowbahar, qui était en quelque sorte l’organe du parti Démocrate à Mashhad. Le premier numéro sortit le jeudi 21 Mehr 1288sh/13 octobre 1909. Bahar décrit les grandes lignes de son journal de la façon suivante :
 
« Mon objectif dans le journal Nowbahar était de combattre la politique des Russes et d’empêcher le retour du despotisme. Selon le parti Démocrate, notre constitution était menacée sur deux fronts, d’abord par les Russes, ennemis des libéraux (ahrar), de la constitution et de la nation, et qui ne voulaient pas d’un pays libre dans leur voisinage. Un pays qui, grâce à son régime démocratique, irait parcourir le chemin du progrès et la liberté. Les Russes protégeaient les éléments réactionnaires, les riches, les mécontents, ceci afin d’empêcher les activités des jeunes révolutionnaires et les membres du Parti Démocrate. Ils cherchaient à priver notre peuple des fruits de l’arbre de la révolution arrosé par le sang des braves partisans.
La deuxième menace venait de la part des «Ayan», les nobles, les anciens hommes politiques «rejal» qui n’étaient guère d’accord avec les idées du Parti Démocrate prévoyant la séparation de la politique et les clergés, «Enfekak qovveh Siasi va qovveh-ye Rohani», service militaire obligatoire, réforme agraire, instruction obligatoire, préférence de l’impôt indirect sur l’impôt direct, etc... En tant qu’écrivain, poète et membre de ce parti, je reflétais les idées des démocrates, aussi bien dans mon journal que dans les poèmes et articles que j’écrivais pour les autres journaux».10)
 
A la suite de ses prises de position contre les Russes, son journal fut interdit le 25 Mehr 1290sh/17 octobre 1911, après deux années d’activité et la publication de 80 numéros. Il fallut deux mois à Bahar avant de faire paraître un autre journal «Tazebahar» qui suivait les mêmes idées que «Nowbahar».
 
En 1290sh/1911, il y eut une nouvelle crise politique dans le pays. Lors de cette crise, la deuxième législature fut interrompue et les membres du parti Démocrate, ainsi que les politiciens, les journalistes et les partisans de la Constitution, connurent de nouvelles restrictions à leurs libertés. Bahar  se sentit concerné par cette nouvelle situation et la décrit ainsi:
 
« Après la conquête de Téhéran en 1288sh/1908, deux partis politiques apparurent sur la scène politique iranienne : Les Révolutionnaires et les Modérés. Avec l’ouverture des sessions parlementaires, ces deux partis, sous les noms de (Demokrat-e amiyun) et (Ejtemaiyun-e etedaliyun), ont commencé leurs activités. Ils étaient de deux tendances opposées. Les démocrates étaient pour la manière radicale dans leurs réformes mais ils étaient combattus par les «Etedaliyun», modérés représentés pour la plupart par les nobles et les religieux. Les démocrates étaient des gens courageux, lettrés et très actifs. Ils avaient comme dirigeants Seyyed Hassan Taqi zade; Hossein Qoli Khan Navvab; Soleyman Mirza, Vahid al-Molk, Seyyed Mohhamad Reza Mossavat etc. Ils étaient soutenus par des journaux tels que Iran-now à Téhéran, Shafaq à Tabriz et Nowbahar à Mashhad. Les démocrates considéraient les Etedaliyun comme les réactionnaires «ertéjai» . Parce que ces derniers étaient partisans de la manière modérée dans leurs projets politiques. Ils avaient comme membres actifs : Sépahdar Tonékaboni , Sardar Mohi , les Dowlatabadis, Seyyed Abdollah Behbahani,  Nasser al-Molk (le vice-roi),  Farmanfarma et la plupart des nobles et des riches, ainsi que les religieux. Les Eetedaliyun avaient réussi à former une majorité parlementaire en faisant une coalition avec les autres petits partis. Les conflits entre démocrates et  Eetedaliyun commencèrent, dès l’ouverture de la deuxième législature. Il y eut des désaccords entre les membres du Parlement et Seyyed Abdollah Behbahani, un grand chef religieux, qui fut assassiné à Téhéran. La majorité attribua cet assassinat aux démocrates. Ils envoyèrent des rapports contre Taqi zade à Najaf. On publia même un article écrit de la main de Behbahani dans lequel il aurait injurié le parti démocrate. Taqi zade, bien que député du Parlement et leader du parti, fut obligé de quitter le pays. La seconde législature ne put arriver à son terme. Elle fut interrompue le 2 Dey1290sh/23 décembre 1911 par l’ultimatum des Russes qui réclamaient le départ de Morgan Shuster, le conseiller financier américain.
Nasser al-Molk, le vice-roi, prit alors les affaires en main. Il refusa de renouveler les élections . Les journaux furent de nouveau interdits. Les chefs du parti Démocrate et quelques uns des Eetedali furent exilés à Qom. En ce qui concernait les activités des démocrates à Mashhad, neuf membres de ce parti et moi-même furent expulsés du Khorasan vers Téhéran et nos journaux, Nowbahar et Tazebahar connurent une nouvelle interdiction »11)
 
 
Premier séjour à Téhéran et ses difficultés:
 
Le séjour de Bahar à Téhéran fut très difficile. Tout d’abord, sur son chemin vers Téhéran, il fut détroussé par les bandits. Il arriva à Téhéran les poches vides. Hossein Khan Ajudani , un ami de la famille résidant à Téhéran  qui lui avait juré son aide et son soutien, ne tint pas parole. Etant donné son hostilité envers les politiciens Qajars, les recommandations faites à son sujet auprès de personnes hautes placées, ne lui permirent pas de trouver un poste bien rémunéré. Il gagna sa vie en écrivant pour les journaux étrangers et,  plus particulièrement, pour Habl al-Matin de Calcutta .
 
Retour à Mashhad et reprise des activités :
 
Bahar retourna à Mashhad, après huit mois de séjour forcé à Téhéran, et décida de reprendre l’édition de Nowbahar. Afin d’obtenir les autorisations nécessaires, il rencontra Koniaz Dabija, le consul russe au Khorasan, qui était le seul à être en mesure de lui donner une telle autorisation. Voici ce qu’il garde comme souvenir de cet entretien:
 
« Le consul , Koniaz Dabija , me connaissait bien . C’était lui en personne qui avait envoyé des rapports contre moi à Téhéran et qui m’avait expulsé de Mashhad. Ce criminel était celui qui avait bombardé le mausolée de l’Imam Reza et massacré des centaines de femmes et d’enfants.12) Je suis allé le rencontrer pour la  republication de mon journal. Lors de notre entretien, il m’a dit : « Nous ne te laisserons pas publier ton journal ». Je lui ai répondu : alors, je vais  publier des livres. Il me demanda: « qu’est-ce que tu vas écrire dans tes livres ? » Je lui ai répondu: Je vais écrire contre vous et votre politique en Iran et je vais les publier en Inde ».
 
Malgré ces obstacles, Bahar publia de nouveau son Nowbahar le 14 Day 1292sh/4 janvier 1913. Cette nouvelle parution dura jusque Aban 1294sh/ octobre 1914. Dans son journal, il abordait le thème des conditions de vie sociale et celui de la situation de la femme en particulier. Bahar, qui n’avait jamais voyagé à l’étranger, avait étudié à travers les journaux la situation des femmes dans les pays développés. Il avait ainsi constaté la situation arriérée de la femme iranienne. Ses réflexions sur ce sujet donnèrent naissance aux articles qui furent publiés dans Nowbahar : «Zan-e mosalman», la femme musulmane, «Tajaddod va enqelab», modernité et la révolution, «Ruh-e dianat»,l’esprit de la religion. »
Ses articles, qui étaient trop d’avant-garde par rapport au fanatisme des habitants de la ville de Mashhad, lui valurent critiques, reproches et calomnies:
 
« J’ai travaillé pendant un an. Mais, lors de la publication de mes articles, on m’a injurié et calomnié, mes amis démocrates plus que les autres. Les Mollas voulaient m’excommunier, parce que je disais la vérité ».13)
 
Bahar, élu député au Parlement.
 
Le 30 Tir 1293sh/24 juin 1914, le prince héritier, Ahmad Mirza, ayant atteint l’âge légal, monta sur le trône . Nasser al-Molk, le vice-roi, qui avait gouverné le pays d’une main de fer, quitta le pays le 15 Mordad 1293sh/6 août 1914. Avant son départ, il autorisa les élections. Dans cette Assemblée, Bahar fut élu député de Daregaz et Kalat et quitta ainsi le Khorasan et son activité de journaliste . Dans le dernier numéro de Nowbahar, il exprima ses regrets au sujet de ce départ et de l’obligation d’arrêter la publication de son journal :
 
« Adieu Nowbahar, Je suis obligé de te laisser car un devoir moral important m’appelle. Le Khorasan est ma demeure éternelle, lui qui m’a formé et éduqué dans son climat doux et raffiné. J’aurais souhaité mettre ma plume au service de mon Khorasan, mais ce devoir moral m’appelle.»14)
 
La troisième législature, après une interruption de trois ans, fut inaugurée le 13 Azar 1293sh/4 décembre 1914. Dans cette Assemblée, quatre groupes étaient présents : le parti Démocrate, les Eetedaliyun, un groupe sans étiquette et enfin Heyat-e elmiye.  Ce dernier était présidé par Hassan Modarres qui avait comme projets la protection des pauvres, l’application de la loi religieuse «shariat» et le refus de la concentration de tous les pouvoirs entre les mains du gouvernement.
Les démocrates avaient comme leader Soleyman-Mirza et ils étaient moins extrémistes et plus pragmatiques que dans la législature précédente. Ils cherchaient à former une coalition pour mieux résister à leurs adversaires.
 
Le mandat de Bahar fut, au début, rejeté par Heyat-e elmyye. Il était en effet accusé d’avoir des idées corrompues contre l’islam mais, par la suite, ce mandat fut accepté avec quarante quatre voix pour et vingt cinq voix contre. 15)
 
Les activité de Bahar à Téhéran :
 
Bahar, en tant que député, journaliste et membre du parti Démocrate, fut très actif durant cette période charnière.  A son arrivée à Téhéran, il organisa la parution du journal Nowbahar le 14 Azar 1293sh/5 décembre 1914. Il essaya de remplacer Iran-e now, l’organe officiel des démocrates à Téhéran dirigé, avant l’exil, par Rasul-zade, son rédacteur en chef pour qui Bahar avait une admiration profonde. La prose et le style de ce journaliste ont souvent été l’objet de l’admiration dans les écrits de Bahar:
 
« Les articles de Rasul-zade avaient du charme. Ils avaient un contenu socio-politique. Ils attiraient l’attention des jeunes patriotes et des démocrates. J’essayais de trouver un style de prose qui soit proche de celui de Rasul-zade tout en gardant mon propre style ».16)
 
Nowbahar à Téhéran suivait la même voie que celle suivie au Khorasan. Son but était de décrire les événements du jour, de refléter les idées des démocrates et enfin de dénoncer la main-mise des étrangers, et plus particulièrement celle des Russes sur l’Iran.
En 1914, malgré la déclaration de neutralité dans le conflit international qui se préparait à ses frontières, l’Iran fut agressé par les Ottomans, les Russes, les Anglais et les Allemands. L’Ouest du pays fut envahi par les Turcs et les Russes et le Sud et l’Est par les Anglais. Les rivalités entre ces pays en guerre apportèrent à l’Iran de l’insécurité, de la famine et mirent à mal la démocratie nouvellement instaurée. Lorsque les Russes envahirent Anzali et Qazvine, Bahar publia plusieurs articles et poèmes dans Nowbahar qui condamnaient cette agression. On peut nommer parmi d’autres «Doshman hamle kard», l’ennemi nous a attaqués, et «Dust ham hamle kard» notre allié nous a attaqué
 
Les démocrates, qui condamnaient depuis toujours l’expansionnisme anglais et russe, tentèrent de se rapprocher des Allemands. Taqi-zade, qui se trouvait à Berlin, essaya de prendre les choses en main. Il négocia avec les démocrates et chercha la protection des gendarmes qui étaient formés par les Suédois. Le 22 Aban 1294sh/13 novembre 1915, les Russes amenèrent une armée commandée par le Général Baratof à Qazvine et menacèrent la capitale. Dans cette situation, Mostowfi al-Mamalek, le premier Ministre, décida d’éloigner le roi et le Parlement de Téhéran. Les sessions du Parlement furent ainsi interrompues une nouvelle fois le 23 Aban 1294sh/14 novembre 1915. Les députés et les libéraux émigrèrent à Qom. Les démocrates formèrent un comité de défense nationale. Ce comité de défense nationale confia une mission de bons offices à Bahar mais, pendant cette mission, ce dernier fut victime d’un accident en se brisant un bras et fut obligé de rester au lit pendant plusieurs mois :
 
« Ma mission était d’aller au village d’Alborz afin d’empêcher Mashallah Khan-e Kashi, qui avait réuni environ 250 cavaliers pour la guerre sainte, «jihad», contre les Russes.   Sur le chemin de retour, mon fiacre s’est renversé et je me suis  brisé le bras. Je fus hospitalisé à Qom. Amir alam et Loqman al-Molk se sont occupés de moi pendant ma convalescence. »-tarikhe ahzab :p22
 
Après cet accident, Adib al-Mamalek Farahani, poète et journaliste (m.1917), et Majd al-Eslam Kermani, le journaliste (m. 1923), qui furent deux acteurs importants de la période et qui connaissaient les activités de Bahar, lui adressèrent des poèmes et lui présentèrent, de cette façon, leurs regrets. Farahani se dit triste pour cet accident car, selon lui, « la main qui a été brisée est une main valeureuse, capable  d’éxécuter tant de dessins, une main qui peut créer des milliers de motifs avec la pointe de sa plume dorée».17)
شکست دستی کز خامه بس نگارآورد نگارها ز سر کلک زرنگار آورد
شکست دستی کاندر پرند روم و طراز       هزار سحر مبین هر دم آشکار آورد

Peu de temps après, les Russes attaquèrent Qom des deux côtés. Le comité de défense nationale, seyyed Mohhamad Tabatabaï, Modarres, Mirza Sadeq-e Tabatabaî•, ainsi qu’un nombre important de députés se réfugièrent à Kermanshah et créèrent un gouvernement libre avec Nezam al-Saltane, comme Premier Ministre.
 
Exil à Bojnurd:
 
Bahar n’avait pas encore terminé sa convalescence lorsqu’à la demande des Russes et par ordre du Premier Ministre du gouvernement de Téhéran, Sépahdar-e Azam, il fut arrêté et exilé à Bojnurd en mai 1916. Il était accusé d’avoir publié des articles contre la politique des Russes, mais également d’avoir exprimé des sentiments pro-germaniques et des louanges à l’armée allemande. Ceci dans une qassidé, «Fath-e Varsho «, la conquête de Varsovie, publiée dans Nowbahar. Il faut préciser que Bahar n’était pas le seul à s’exprimer ainsi, les autres poètes comme Adib Pishavari dans son Qeysar-name et Vahid Dastgerdi dans le poèmes de Darvish yureshi, avaient également manifesté des sentiments pro-germaniques.
Bahar demeura six mois  à Bojnurd où il continua à composer des poèmes et écrivit des articles sur les injustices sociales et l’agression russo-anglaise contre l’Iran .
 
Retour à Téhéran et reprise des activités:
 
Dès son retour à Téhéran en Aban 1295sh Novembre 1916, il décida d’élargir le champ de ses activités. Sa passion littéraire allait s’épanouir auprès de son ambition politique, de même que son goût pour le journalisme. Durant la période située entre cette date et le Coup d’Etat de seyyed Zia, 3 Esfand 1299sh/22 février 1921, Bahar entreprit plusieurs projets littéraires et politiques.
 
Association Daneshkade et sa revue.
 
En hiver 1295sh/1916, Bahar, en collaboration avec quelques amis, forma une sorte de cercle littéraire. Abbas Eqbal, Saîd Nafisi, Rashid Yasemi, Ebrahim Olfat, Sardar Mozam-e Khorasani (Teymurtash), Asqar Mansur, Reza Honari, figuraient parmi les premiers membres de ce cercle. Au début, ils ne poursuivaient pas de but préci . Ils se réunissaient régulièrement pour réciter ou improviser des poèmes en s’inspirant de thèmes divers. Avec le temps, le nombre des participants augmenta et les rencontres ne se limitaient plus à réciter des poèmes mais on se livrait aussi à des discussions importantes sur des sujets très en vogue, tels que l’étude et la réflexion sur les styles littéraires, les œuvres classiques et contemporaines et la présentation de la littérature des autres pays. Cette réunion se transforma en une association en 1295sh/1916 qui prit le nom de «Daneshkade». En 1297sh/1918, l’association prépara officiellement son manifeste ainsi que son statut et proclama ses objectifs. Afin de présenter ses réflexions et les résultats de ses recherches au public, l’association décida de publier une revue littéraire du même nom (Daneshkade). Bahar obtint les autorisations nécessaires et le premier numéro, parut en Ordibehesht 1297sh/21 avril 1918. Dans le premier numéro, Bahar présenta dans un article intitulé, «Maram-e ma» (Notre manifeste), les objectifs suivis par les membres de l’association:
 
« Notre but est de faire une révision du style dans la littérature persane, afin de prendre en considération les contemporains et les besoins d’aujourd’hui, tout en respectant les traditions de cette littérature.»18)
 
Ainsi, l’association défendait l’idée d’une évolution calme au lieu de la révolution et de changements brusques.
A cette question, Taqi Rafat, l’auteur de «Tajaddod», un journal publié à Tabriz, répondit vivement en considérant les membres de cette association comme «des réactionnaires cherchant à ravaler les vieux monuments au lieu d’en construire de neufs». Les débats continuèrent entre Rafat et Bahar pendant plusieurs semaines.
Pendant cette période et à propos de la question de la critique littéraire, la revue Daneshkade publia de nombreux articles et des poèmes d’écrivains iraniens et étrangers. Etant donné les difficultés financières et politiques, Daneshkade ne put continuer plus longtemps. Bahar rappelait à ses abonnés, et ceci dans presque chaque numéro, les divers problèmes qui se posaient, telles que les dépenses importantes de la publication et les difficultés financières. A titre d’exemple, le dernier numéro présentait ainsi les dits problèmes:
 
« Malgré nos divers problèmes, le 12ème numéro de Daneshkade vient de s’achever grâce aux efforts de nos jeunes collaborateurs.
Nous ne contestons pas le fait que l’Iran mérite des revues littéraires plus qualifiées que celle-ci. L’Iran est le berceau de la poésie et de la littérature, et si nous avons une réputation dans ce domaine, c’est grâce aux réflexions lumineuses de ses poètes et écrivains.  Par conséquent, il faut qu’il y ait des revues de qualité. Mais, en ces moments de guerre, le manque d’approvisionnement de livres et de documents et les moyens d'accès aux archives et informations dont nous disposons,  l’existence même d’une revue telle que Daneshkade est appréciable. Il faut constamment se remettre en question, se corriger et s’équiper des moyens nécessaires pour mieux travailler à l’avenir. « 19)
 
Le dernier numéro de Daneshkade fut publié le 20 avril 1919 .
 
Réédition de «Nowbahar» et Publication de «Zaban-e azad» et «Iran »
 
En l’absence d’Assemblée nationale et pendant  la période d’occupation, la presse iranienne joua le rôle   de courroie de transmission de l’information. En effet, les journaux de cette époque devenaient le porte-parole des hommes politiques, de leurs partis, ainsi qu’un lieu d’analyse et de critique de leurs projets politiques et sociaux. C’est la raison pour laquelle Bahar reprit son activité journalistique.
Le 20 Xordad 1296sh/10 juin 1917, Bahar reprit la publication de Nobwahar à Téhéran. Il l’intitula «Nowbahar, ruzname-ye azad-e melli», (Nowbahar, journal national indépendant). Ce journal, avec trois parutions hebdomadaires, publiait divers articles et poèmes. Il informait ses lecteurs de la situation socio-politique du pays durant cette période charnière et critiquait sévèrement les comportements du souverain, Ahmad-shah, et son ignorance des affaires de l’Etat. Suite à ces critiques sévères, la publication de Nwobahar fut interdite par Ahmad-shah le 11 Mordad 1296sh/2 août 1917.
Trois jours après cette nouvelle interdiction, Bahar accepta le poste de rédacteur en chef de Zaban-e azad (La langue libre) sous la direction de Moaven al-Saltanè. Zaban-e azad fut publié à la place du Journal interdit jusqu’à ce que Ahmad-shah donna son accord pour la réédition de Nowbahar le 22 Esfand 1296sh/12 mars 1918. Les 108 numéros de Zaban-e azad sortirent à la place de Nowbahar. A partir du 20 Mordad 1296sh/11 août 1917, Bahar collabora aussi avec le journal «Iran», dirigé par son frère Mohhamad Malekzad, et y publia entre autre son roman, « Neyrang-e siah ba kanizan-e sefid «( La ruse noire avec les esclaves blanches).
Le 22 Esfand 1298sh/13 mars 1920, Bahar devint officiellement le directeur de «Iran». Ceci jusqu’au 23 Esfand 1299sh/14 mars 1921, trois semaines après le Coup d’Etat de Seyyed Zia, date à laquelle avec la publication de «Payan-e yek Khastegi», La fin d’une fatigue, il mettra provisoirement un terme à son métier de journaliste.
 
 
 
 
Réorganisation du parti Démocrate
 
En mars 1917, le peuple russe mit fin à la dynastie des Romanovs (1613-1917). Le gouvernement de Kerensky( 1881-1970) déclara caducs tous les traités imposés à l’Iran par l’ex-régime de la Russie et décida de rappeler son armée basée en Iran. Le 3 décembre 1917, le Parlement Soviétique vota la fin du traité de partage de l’Iran en zones d’influences et, le 27 janvier 1918, Trotsky, dans une lettre adressée au peuple iranien, déclara la fin de tous les traités, conventions économiques, contrats, et droits qui ne respectaient pas le libre choix et la souveraineté du peuple iranien. Les soldats russes commencèrent à quitter le pays, les dettes furent effacées et les capitulations annulées.
Les nationalistes et certains politiciens iraniens sentirent à ce moment précis qu’il était temps de profiter de ces nouvelles données pour libérer l’Iran de l’influence de la Russie et fonder ainsi l’indépendance du pays. Bahar figurait parmi ces politiciens. Pour ce but, il encourageait la solidarité entre les membres du parti démocrate et les invitait à reprendre l’activité politique:
 
« Après la révolution russe, moi-même, avec dix huit anciens membres du parti Démocrate, décidâmes de réorganiser le parti. C’était au temps du premier cabinet de Vosuq al-Dowle (1297sh/-1918) SépahsalarAzam n’était plus Premier Ministre, et le gouvernement était modéré, les Russes étaient fort occupés par leur révolution. Ils se battaient contre les forces de Gulcac et Deninkine. Il fallait profiter de l’occasion. Afin de mettre en évidence ce moment crucial, je me suis adressé aux membres du parti dans un discours à la grande mosquée de Téhéran «Masjed-e shah» et j’ai expliqué la situation de cette façon imagée : Supposons que deux personnes soient en train d’étrangler leur adversaire en tirant de chaque côté d’une corde qu’il a autour du cou. Supposons que l’une de ces deux personnes abandonne le bout de la corde et libère ainsi ce malheureux, qui sera sauvé. Celui qui a lâché le bout de la corde, c’est Lénine». 20)
 
Bahar décrit les efforts des démocrates pour former une majorité et les difficultés qu’ils ont connues au cours de cette période de l’histoire :
 « Les démocrates ont courageusement travaillé . Nous avons formé un comité central clandestin qui coordonnait les démarches. Nous avions la majorité. «Nowbahar», «Zaban-e azad» et «Iran» étaient nos organes de presse. Nous aurions pu gagner les élections, former une majorité parlementaire et créer un gouvernement  fort qui prendrait les affaires du pays en main. Quelque chose de semblable à celui d’Ataturk ou des Nazis en Allemagne. Mais les discordes et les différences entre les deux fractions des démocrates, «Tashkili»( organisateur) et «zedd-e tashkili»( contre organisateur), ne nous ont pas permis de réaliser ce projet ». Certains parmi les démocrates se réunirent autour de Seyyed Mohmmad-e Komreï et s’exprimèrent dans leur journal «Sétare-ye Iran» dirigé par Hosein aba . Les «Zedd-e tashkilis» souhaitaient le retour des libéraux iraniens émigrés ou exilés à l’étranger avant l’ouverture du Parlement. Les élections parlementaires de Téhéran s’achevèrent. Les démocrates (Tashkili et zedd-e tashkili) obtinrent la majorité et, si cette division n’avait pas existé entre nous, nous aurions pu créer la majorité souhaitée. Etant donné la situation critique du pays, la famine, l’occupation de la province du Khorassan par les Anglais, l’émeute de Mirza Kuâek Khan au Nord, celle de Khiabani dans Azarbayjan, les révoltes de Masha allah Khan à Ispahan et Kashan, les agissements de Wassmuss (espion allemand dans les provinces du Sud), les élections dans les provinces furent retardées et différents cabinets sans lendemain se sont succédés. Ainsi le projet de notre comité (18 personnes) n’a pu se réaliser».
 
L’Accord de 1919, Bahar et Vosuq al-Dowle :
 
Les Anglais, vainqueurs de la Première guerre mondiale et soucieux de protéger leurs intérêts devant la progression du Bolchevisme en Iran, ont essayé d’imposer un traité au gouvernement iranien. Selon ce traité, signé à Téhéran le 9 août 1919 entre Vosuq al-Dowle et Sir Percy Cox et composé de 6 articles et connu sous le nom de l’accord 1919, l’armée et les affaires financières du pays seraient dirigées et contrôlées par les agents anglais en Iran. Mais le gouvernement britannique affirmait son respect catégorique de l’indépendance et de l’intégrité de l’Iran. Le 17 Mordad 1298, août 1919, un jour avant le départ d’Ahmad shah vers l’Europe, une déclaration fut publiée par Vosuq al-Dowle, le premier ministre, concernant ce protocole d’accord.
Les Anglais n’ont pas attendu l’ouverture de la quatrième Assemblée et le débat sur ce traité et ont décidé sa mise en application, alors que, selon l’article 24 de la Constitution, chaque contrat avec un pays étranger devait être passé devant le Parlement avant d’être mis en application.
Cet accord et la façon dont il avait été imposé soulevèrent des sentiments de haine et des protestations parmi les iraniens. On condamnait la politique pro-anglaise de Vosuq al-Dowle en l’accusant d’être un agent de ce gouvernement en Iran. A titre d’exemple, Tajaddod, le journal des démocrates d’Azerbaïdjan, publia ceci :
 « Tant que l’Assemblée nationale n’aura pas ratifié ce traité, il n’aura aucune valeur légale»21)
 
Diverses manifestations de protestations eurent lieu dans le pays. Vosuq al-Dowle interdit plusieurs quotidiens pour avoir publié des propos hostiles. Les deux fractions du parti démocrate de la capitale n’avaient pas les mêmes positions sur ce problème. Les «Zedd-e Tashkilis», protestaient vivement et faisaient des réunions pour empêcher l’application de ce traité. Il y avait entre les «Tashkilis» ceux qui étaient favorables au traité. Bahar, bien que partageant sur ce problème certaines idées de son groupe, les «Tashkilis», était en désaccord avec eux. Il publia dans «Iran» des protestations. Cette prise de position lui valut la disgrâce du gouvernement et ses relations avec Vosuq al-Dowle en furent affectées. Bahar n’admettait guère l’interdiction des journaux. Selon lui, « il fallait laisser les journaux exprimer leurs points de vue, qu’ils soient favorables ou défavorables». Avant cet incident, Bahar avait des relations très amicales avec le Premier Ministre ( Vosuq al-Dowle). Il le qualifiait de politicien habile et méritant. Ses agissements en matière de sécurité et le rétablissement de l’ordre dans le pays faisaient souvent l’admiration de Bahar.     Il  écrira plus tard dans Tarix-e ahzab(page 29):
 
« Le cabinet de Vosuq al-Dowle a tenu deux ans . Il a bien travaillé, il a pu calmer les émeutes du Gilan, d’Ispahan et de Kashan. L’émeute de Tabriz aussi allait se résoudre, lorsqu’il fut écarté du pouvoir le 4 Tir 1299sh/24 juin 1920» .
 
En plus de ses qualités de politicien, Bahar admirait Vusuq pour son talent poétique. Ils se retrouvaient souvent dans les réunions des hommes de lettres de la capitale. Plusieurs poèmes de Vosuq al-Dowle furent les sujets des «javabiyye», poèmes de réplique de Bahar. Vosuq ol-dowle à son tour, a beaucoup imité Bahar dans son inspiration poétique . Cependant, leur relation fut affectée lors du traité de 1919. Bahar exprima ses regrets à propos de cet incident entre lui et Vusuq, dans une qasside» Khode hasud (l’intrigue de jaloux,Divan p 333). Il y déclara :
 
حاسدم دست خدیعت برکشید ازآستین مر مرا افکند از چشم وزیر راستین
حاسدم بربود یکجا آنچه هشتم در شهور دشمنم بدرود در دم آنچه کشتم در سنین
 
« Le jalous a embrouillé mes relations avec ce ministre éminent, il a ainsi gâché les services que je lui avais rendus pendant des années ».
 

La prise de position de Bahar avant et après le coup d’Etat de Seyyed Zia:

Dans la période qui succéda à la chute du deuxième cabinet de Vosuq al-Dowle, le 24 juin 1920, Bahar, étant donné l’état anarchique du pays et l’existence de plusieurs foyers d’émeutes dans le pays, encouragea dans ses écrits et discours le centralisme de l’Etat et la création d’un gouvernement fort :
 
« Je répétais souvent, comme je le répète aujourd’hui, qu’il fallait aider le pouvoir central pour calmer les émeutes et les rébellions dans les provinces. La situation anarchique du pays m’a fait comprendre que la création d’un régime central fort sera plus utile pour l’Iran que n’importe quel mouvement qui ne fait qu’affaiblir le pouvoir du gouvernement central. C’est pour cette raison que je ne croyais plus ni à Jangali et son mouvement, ni à Khiabani, et le colonel Mohhamad Khan-e Pasian »22)
 
Ainsi, pour l’application de cette politique, Bahar encouragea la position de Moshir al-Dowle, Premier Ministre et successeur de Vosuq al-Dowle (7 Tir 1299sh/27 juin 1920 ), dans les conflits du Gilan et d’Azerbaïdjan.
 
« Moshir al-Dowle était un homme habile, il a libéré le Mazandaran de la main-mise des forces des Jangali et des Bolchéviques. Il a rétabli l’ordre et la sécurité à Tabriz, puis il a choisi un homme politique expérimenté comme Moxber al-Saltane-e Hedayat, un Démocrate, qui a pu mettre fin aux agissements de sheikh Mohhamad Khiabani. Bien que le travail de Moshir al-Dowle, aux yeux de certains, fût critiquable, il faut avouer que tout ce qu’il a fait était dans l’intérêt du pays » .23)
 
Moshir al-Dowle démissionna le 3 Aban 1299sh/25 octobre 1920 (quatre mois au pouvoir). Il fut remplacé par Fath ollah Khan Akbar Sépahdar Rashti le 4 Aban 1299sh/26 octobre 1920. Etant donné la situation politique du pays, la nécessité de la création d’un gouvernement fort se faisait plus que jamais sentir. Les problèmes du Nord n’étaient pas encore tout à fait résolus. Le Mazandaran était encore entre les mains des Bolchéviques iraniens qui étaient aidés par les Soviétiques. La division cosaque, partie en guerre contre les jangalis, avait été vaincue et repoussée vers Rasht. Par ailleurs, les Anglais en envoyant une note officielle le 12 Azar 1299sh/ 3 décembre 1920 avaient exigé l’application des articles du traité de 1919. Le cabinet de Sepahdar était incapable de répondre aux exigences politiques du pays. Dans cette situation, tous les responsables et hommes politiques étaient à la recherche d’une solution qui pourrait sauver le pays de l’anarchisme. Bahar, en tant qu’homme politique, était parmi ceux qui préconisèrent un changement radical et fondamental. Pour cela, il se rapprochait des positions de Seyyed Zia al-Din Tabatabaïet cela malgré le fait que Seyyed Zia al-Din était de tendance pro-anglaise et avait vivement soutenu l’accord de 1919 dans son journal «Raad ». Bahar explique ainsi la raison de ce rapprochement:
 
 « Aqâ seyyed Zia al-Din et moi, nous nous rencontrions très souvent. Bien que notre différence au point de vue politique fût énorme, j’avais beaucoup d’admiration pour ce jeune homme intelligent et brave. Je l’ai présenté à mes amis tels que Teymurtash et la famille Nosrat al-Dowle Firuzmirza. Un jour, après l’arrivée de Sepahdar-e Rashti au pouvoir, Seyyed Zia m’a dit : ces gens-là sont tous incapables de faire quelque chose pour le pays. Il faut que nous prenions nous-mêmes les choses en main. Après son voyage à Qazvin, c’est-à-dire deux jours avant le Coup d’Etat, je l’ai rencontré et je lui ai dit que, s’il avait un plan pour régler les problèmes politiques du pays, j’étais partant «.24)
 
A sa grande surprise, Seyyed Zia a agi sans lui. Il ne mit pas Bahar au courant du Coup d’Etat qui allait avoir lieu le 3 Esfand 1299sh/22 février 1921. La division cosaque, qui n’était plus commandée par son commandant russe Starroselski, arriva à Téhéran sous les ordres du nouveau commandant Reza Khan-e Mirpanj. Les gendarmes et les autres forces de sécurité ne montrèrent aucune résistance. Le lendemain -3 Esfand 1299sh/22 février 1921- Reza Khan publia un communiqué dans lequel les objectifs des responsables  du Coup d’Etat furent présentés ainsi :
« Nous avons pris la capitale dans le but d’attaquer à la racine la corruption et la trahison dans ce pays .Nous envisageons de créer un gouvernement qui ne sera pas seulement le spectateur du malheur de son pays. Un gouvernement qui s’occupera de l’armée et de son équipement. Un gouvernement qui ne permettra pas le gaspillage des biens publics. Un gouvernement qui empêchera des milliers des gens de mourir de faim et de la misère. Un gouvernement qui respectera la dignité , aussi bien pour les Gilanais que pour les Tabrizis et les Kermanais....Le chef de la Division de cosaque Reza Khan »25)
 
Le 5 Esfand 1299sh/24 février 1921, par un décret royal, Seyyed Zia al-Din fut proclamé Premier Ministre et Reza Khan, son Sardar-e Sepah (commandant en chef de la division cosaque). Quelques jours après ce changement, Seyyed Zia convoqua Bahar dans son cabinet et lui proposa de prendre la direction du seul journal autorisé «Iran». Bahar refusa cette proposition sous prétexte de fatigue. Mais, en réalité, ce refus était dû par le comportement inattendu de Seyyed Zia et aussi par le fait que ce Coup d’Etat avait l’appui de la brigade cosaque. Cette brigade, étant donné son origine, ses commandants russes et leur obéissance à la Cour Qajar démontrée par ailleurs lors des événements tragiques du passé, ne bénéficiait pas d’un prestige national.
Le gouvernement de Seyyed Zia déclara l’Etat de siège à Téhéran et dans certaines villes de province. Il arrêta les responsables de tous bords ;  les politiciens, les journalistes, les nobles, les princes et les commerçants etc. Bahar fut également arrêté et resta sous surveillance pendant les trois mois que dura le nouveau gouvernement.
 
Seyyed Zia ne put tenir plus de trois mois et son autorité fut contestée suite à des graves problèmes de fonctionnement dans la gestion des affaires du pays. Bahar explique les raisons de cet échec par la mauvaise préparation du Coup d’Etat et le manque de responsables expérimentés dans la gestion des affaires « Seyyed Zia était par nature un révolutionnaire, mais il ne maîtrisait pas les idéologies et les systèmes organisationnels du socialisme, du fascisme ou du communisme. Il n’était ni communiste pour massacrer tous ses opposants, ni fasciste pour collaborer avec les aristocrates. Il n’était pas non plus  issu d’un parti politique pour pouvoir confier à ses membres les postes importants. Il s’était choisi des alliés qui n’étaient pas qualifiés pour les postes qu’ils occupaient. Il arrêta des gens de tous bords sans aucun motif légitime. Modarres, sheikh Hassan Yazdi, Haj Majd al-Dwole, Farmanfarma, Teymurtash , Rahnama, Dashti, Farrokhi, Fadaï , Seyyed Hashem et moi-même. Le jour de mon entrée en prison , j’ai vu une foule impressionnante . Il s’y trouvait des vieillards de 80 ans et de jeunes adolescents, en pyjama tirés de leur lit. J’ai invité les gens présents à se calmer et à garder leur sang- froid. La prison ressemblait ce jour-là plutôt à une mosquée . Seyyed avait des idéaux politiques mais il n’osait pas les réaliser. Il n’avait pas confiance en lui-même et manquait de préparation, il n’a pas pu mener à bien son affaire jusqu’au bout »26)
 
Plusieurs cabinets se sont succédés après le départ forcé de Seyyed Zia le 4 Khordad 1300sh/25 mai 1922. Qavam al-Saltane du 8 Khordad au 29 Dey 1300sh/28 mai au 18 janvier1921), Moshir al-Dwole du 1er Bahman 1300 au 27 Ordibehesht 1301sh/20 janvier au 16 mai 1922, Qavam al-Saltane du 26 Khordad 1301 au 5 Bahman 1301sh/15 juin 1922 au 24 janvier 1923, Mostofi al-Mamalek du 10 Bahman 1301 au 22 Khordad 1302sh/29 janvier au 29 juin 1923 , Moshir al-Dowle du 23 Khordad 1302 au 30 Mehr 1302sh/ 30 juin 1923 au 22 octobre 1923 avec une seule constance, Reza Khan Sardar-e Sepah comme commandant de la brigade cosaque et, par la suite, Ministre de la guerre à partir du 14 Khordad 1300sh/4 juin 1922. Entre temps et pendant le cabinet de Qavam ol-Saltane, la quatrième Assemblée, dont les élections avaient commencé avant le coup d’état, fut inaugurée le 1er Tir 1300sh/21 juin 1922. Dans cette nouvelle législature, Bahar fut élu de Bojnurd. Il publia, le 3 Mehr 1301sh/25 septembre 1922, « Nowbhar-e haftegi» qui était un hebdomadaire avec des articles littéraires et sociaux. Les articles de Nowbahar étaient écrits par Abbas Eqbal-e Ashtiani, Rashid Yasami, Seyyed Ahmad Kasravi, Bahar lui-même et d’autres écrivains célèbres de l’époque. Pendant cette période, Bahar profita également de la présence du professeur Hertzfeld pour apprendre la langue Pehlevi.
 
Le deuxième mariage de Bahar :
 
Un autre événement marquant de la vie de Bahar durant cette période fut son mariage avec Sudabe Safdar, qui était issue d’une famille des Qajars. Sudabe, au fort caractère, joua un rôle très important dans les moments difficiles de la vie de Bahar. A travers les poèmes qui lui sont dédiés, Bahar apprécie les efforts et les sacrifices de son épouse. La solidarité et les efforts de celle-ci préservèrent les biens de la cellule familiale subissant à tout moment les conséquences des prises de positions de Bahar, poète et militant dans un environnement hostile. Les mémoires de ses sacrifices ont marqué Mehrdad Bahar, l’un des six enfants du poète. Se souvenant de son enfance, il décrit ainsi la présence et le rôle de sa mère :
 
« Mon père ne s’occupait jamais de la maison. Il ne se déplaçait même pas pour aller chercher son salaire mensuel. Il était toujours occupé par ses passions politiques ou ses réunions littéraires. C’est ma mère qui s’occupait de tout, de la maison et de l’éducation des enfants. Elle était une femme très courageuse et brave, «shirzan» une lionne. C’est grâce au courage de ma mère que le noyau de la famille a pu résister et survivre pendant que mon père était en prison et que la famille était dans une détresse économique et morale immense »27)
 
Bahar et Reza Khan :
 
Les dimensions d’une relation conflictuelle:
 
Dès l’année 1300sh/1921, commença une période fort tourmentée de la vie de Bahar. Ceci était dû pour une grande partie aux bouleversements sociopolitiques que le pays connut après l’arrivée de Reza Khan sur la scène politique. Cet homme, issu d’une famille modeste, militaire de carrière, colonel de la brigade cosaque, l’homme de main de Seyyed Zia dans son Coup d’Etat qui devint le ministre de la guerre (27 avril 1921), puis premier ministre (octobre 1923), le commandant en chef des forces armées ( 14 février 1925) et plus tard roi et fondateur de la dynastie Pahlavi (21 décembre 1925), par son fort caractère et sa manière de gouverner a marqué la vie, la carrière, le comportement et les œuvres de Bahar à tel point qu’il ne pût passer inaperçu aux yeux des chercheurs. Ses prises de positions, contradictoires face à la politique de Reza shah, et l’existence dans son Divan d’autant de poèmes élogieux que de satires à son sujet, ne donnent pas une idée claire de ses rapports avec ce souverain au pouvoir absolu. Pour cette raison et pour une meilleure compréhension des dimensions de ce rapport conflictuel, nous allons étudier la relation entre ces deux hommes à partir de la quatrième Assemblée, la période durant laquelle cette relation conflictuelle débutera.
Durant la quatrième législature, Bahar essaya par tous les moyens de modérer les comportements excessifs de Sardar-e Sepah qui avaient provoqué plusieurs incidents avec le Parlement, les journalistes, les agents de l’Etat et même les Premiers Ministres, et que l’on peut résumer ainsi:
Dès sa désignation comme ministre de la guerre, Reza Khan effectua plusieurs campagnes militaires avec succès, notamment à Rasht contre les communistes de Gilan et en Azerbaïdjan contre Simetqu et Amir mo’ayyed Savadkuhi en Mazandaran. Il fit des réformes approfondies dans l’armée et la gendarmerie et donna l’image d’un homme fort, efficace et décidé.
Afin d’assurer les dépenses de ses campagnes militaires, les équipements et la formation de ses régiments, Reza Khan s’autorisa quelques libertés en ordonnant à ses généraux dans différentes provinces de récolter les taxes et les impôts directement auprès des contribuables et en utilisant ces revenus dans le budget du Ministère de la guerre sans passer par le Ministère du Budget et l’autorisation du Parlement. A partir des mois de Mehr et Aban 1300sh/octobre 1922, quelques plaintes furent déposées au Parlement. On commença à critiquer sévèrement les excès de Sardar-e Sepah. D’autre part, les prisonniers du Coup d’Etat qui venaient d’être libérés publièrent une déclaration qui fut signée par un grand nombre de politiciens, journalistes et députés de Parlement. Ils demandaient la recherche et la punition des agents responsables du Coup d’Etat. Pour répondre à cette pétition, Reza Khan publia le 2 Esfand 1300sh/22 février 1922, jour anniversaire de l’événement, une déclaration dans laquelle il se présentait officiellement comme commanditaire et responsable du Coup d’Etat :
 « Ne serait-il pas stupide de chercher les responsables du Coup d’Etat alors que je suis là ? annonca-t-il dans cette déclaration. Enfin, il lance un avertissement solennel aux journalistes qui essayaient de donner une autre version de cet événement en leur promettant des châtiments exemplaires. Suite à cette déclaration, les quelques journalistes qui critiquaient encore les actions de Reza Khan furent châtiés. Hossein Falsafi, le rédacteur en chef de Hayat-e Javid, fut battu par Reza Khan lui-même. Hossein Saba le, rédacteur de Setare-ye Iran, eut droit aux 300 coups de fouets , Mirza hashem Khan, le rédacteur en chef de Vatan, fut châtié dans son bureau et ses journaux furent jetés au feu . Farokhi Yazdi, le rédacteur en chef de Tufan, écrivit un article brulant contre ces agissements et, en signe de protestation, se réfugia avec quelques journalistes d’abord à shah Abol azim et par la suite, pour plus de sécurité, à l’ambassade de l’Union Soviétique.
Reza Khan, qui n'appréciait guère les critiques venant des journalistes et des députés du Parlement, pour garder la face et en signe de protestation, décida de présenter sa démission au Parlement la 15 Mehr 1301sh/7 octobre 1922. Mais le prince héritier, Mohhamad Hasan-Mirza, l’invita à reprendre son poste. Il se présenta devant le Parlement le 24 Mehr 1301sh/16 octobre 1922 pour jurer fidélité et respect à la Constitution, la loi et le Parlement.
Bahar essaya de jouer un rôle de médiateur dans cette crise entre un membre du gouvernement et les journalistes. Il resta modéré dans ses propos et loin des polémiques injurieuses qui selon lui, mettaient la stabilité du pays en danger. Il s’adressa à Reza Khan Sardar Sépah à travers des articles tels que «Alam-e matbuat» (le monde de la presse écrits, publié à Nowbahar le 2 åban 1301), «Majles va Vazir Jang», (Le Parlement et le ministre de la guerre, publié à Nowbahar 12 Aban 1301)-. Dans ces articles, après avoir donné des avertissements concernant les actes antidémocratiques de ce dernier, Bahar écrit :
 
« Nous exprimons nos regrets pour la démission de Monsieur le  Ministre de la guerre. Nous déclarons être satisfaits de l’œuvre qu’il a accomplie dans le domaine de la sécurité et l’organisation de l’armée. Nous souhaitons que notre Ministre de la guerre reconnaisse aussi les limites de son Ministère et respecte le budget de l’Etat et qu’il n’intervienne pas dans les affaires du Ministère de l’intérieur. Nous espérons que les militaires respectent les biens d’autrui et n’agressent pas les journalistes même pour des raisons légitimes. Il faut que Monsieur le Ministre de la guerre sache qu’il n’y a pas une force au-dessus de la nation et de ses représentants, c’est à dire le Parlement. Démissionner de ses responsabilités n’est pas un acte patriotique. Il faut rester et travailler mais dans le cadre de la loi. Vous êtes maintenant entré dans l’histoire de l’Iran. Il vaut mieux laisser derrière vous des pages brillantes et glorieuses».28)
 
Le ton modéré des propos de Bahar vis-à-vis de Reza Khan montre l’admiration qu’il avait pour les capacités de ce dernier dans la gestion et les réformes de l’armée et, par conséquents la sécurité dans le pays. Bahar ne cache pas ce qu’il éprouvait pour Reza Khan tout au début de sa carrière : Il a écrit, plus tard dans tarikhe ahzab p vol 2 p 101 :
 « Au début, j’avais une admiration pour cette personne active et courageuse. J’avais une soif infinie pour la mise en place d’un gouvernement fort et puissant car tous les partis politiques étaient fatigués et découragés. Il n’y avait que Sardar-e Sepah qui ne connaissait pas la fatigue. Pendant la période  où il occupait le poste de Ministre de la guerre, j’ai composé un poème panégyrique concernant les services qu’il avait rendus au pays, et je suis allé le rencontrer dans son bureau. »
 
Les sentiments optimistes de Bahar vis-à-vis de Reza Khan-e Sardar-e Sepah, plus tard Reza shah, changent de nature durant les périodes suivantes à tel point que cela devient l’un des chapitres les plus complexes de la vie politique et même poétique de Bahar.
 
Après la démission de Moshir al-Dowle de son poste de Premier Ministre le 30 Mehr 1302sh/22 octobre 1923 et l’exil de Qavam al-Saltane, qui était accusé d’avoir comploté contre Sardar-e Sepah, Ahmad shah nomma Reza Khan au poste de premier Ministre. Il présenta son cabinet au roi le 5 Aban 1302sh/27 octobre 1923. Ahmad shah, après avoir publié un décret royal dans lequel il confiait les pouvoirs à son nouveau Premier Ministre, partit à l’étranger. La cinquième Assemblée fut inaugurée en présence de Mohhamad-Hasan Mirza, le prince héritier le 22 Bahman 1302sh/11 février 1924. Dans cette nouvelle Assemblée , Bahar fut élu député de Tarshiz . Il abandonna la publication de Nowbahar-e haftegi (hebdomadaire) mais continua à collaborer avec les autres journaux et les revues de cette époque.
Cette période a une importance particulière dans le chapitre des relations entre Bahar et Reza Khan.  Un regard approfondi sur les rapports de ces deux personnages, notamment à partir de la   cinquième  législature qui fut une période décisive, peut nous éclairer sur certains points obscurs de la vie et de la carrière de Bahar.

Plusieurs événements majeurs les mettront face à face. Bahar prendra la défense de la démocratie et de la liberté d’expression face à la progression de l’autoritarisme de Reza Khan. A partir de la cinquième législature, il se place dans les rangs de la minorité parlementaire contre la majorité qui approuvait sans exception les réformes de gouvernement de Sardar-e Sepah. Malgré l’admiration qu’il garde pour certains aspects positifs de ces réformes, il ne peut s’empêcher de critiquer la manière anti-démocratique de leur présentation au Parlement et leur mise en application. Ainsi Bahar sera amené à prendre des positions fermes contre certains projets envisagés ou mis en place par le gouvernement, et surtout contre le comportement autoritaire de Reza Khan et de son entourage.
 
Bahar et le projet de République de Reza Khan
 
 Reza Khan Sardar-e Sepah, dans son ascension au pouvoir, était conseillé par les idéologues et théoriciens qui envisageaient de changer la monarchie en République. Ali DASHTI, Ali-akbar DAVAR et TADAYYON, entre autres, étaient favorables à ce changement. La proclamation de la République en Turquie par Ataturk et la corruption de la dynastie Qajar encourageaient les partisans de cette idée. Peu avant l’inauguration de la cinquième Assemblée le 22 Bahman 1302sh/11 février 1924, les partisans de la République à travers les journaux de l'intérieur et de l’extérieur préparaient le terrain. On commença à critiquer sévèrement la mauvaise politique du roi Qajar et son absence sur la scène politique. On condamna le régime monarchique et on mit en valeur le régime républicain. La revue «Iranshahr», à titre d’exemple, publia un article intitulé «Jomhuryyat va enqelab-e êjtemai», (Republique et changement social), le 15 février 1924 à Berlin. Il préconisa la République comme un moyen pour atteindre le progrès et accusa les adversaires de cette idée de fanatisme et d’obscurantisme.
Au Parlement, le projet de la République fut mis en suspension, étant donné le nombre insuffisant des députés pour le vote final. Dans les discussions préliminaires, Modarres, l’un des opposants à ce projet, fut giflé par un député, Ehya al-Saltane, (Bahrami) , l’un des partisans de Sardar-e Sepah. Cet incident entraîna des protestations dans le pays et des mouvements de foules à Téhéran et autour du Parlement.
Le 2 Farvardin 1303sh/ 22 mars 1924, les opposants au projet préparèrent une manifestation. Les bazars et les boutiques furent fermés. Une foule importante marcha en direction du Parlement. Les Parlementaires, afin d’éviter les affrontements entre les manifestants et les responsables de l’ordre publique, formèrent un comité de vingt Parlementaires pour examiner la question de la République et trouver une solution convenable. Bahar fut désigné par ce comité comme intermédiaire entre les Parlementaires et le chef du gouvernement. Il se présenta au cabinet de Sardar-e Sepah et lui proposa de rester dans son bureau pendant cette manifestation.
Les manifestants se présentèrent devant le Parlement. Ils protestaient contre ce projet qui, selon eux, était contre l’Islam. La présence inattendue de Sardar-e Sepah et de sa police  provoqua des affrontements entre les manifestants et les policiers. Il y eut plusieurs blessés et un grand nombre d’entre eux furent arrêtés. Au sein du Parlement aussi, la présence de Sardar-e Sepah provoqua diverses critiques, notamment de la part de   Motamen al-Molk, le président du Parlement .
Le projet de «La République » ne put voir le jour à la suite de l’avertissement des uléms le 6 Farvardin 1303sh/27 mars 1924. Sardar-e Sepah, après avoir rencontré les Ulémas à Qom le 11 Farvardin 1303sh/31 mars 1924, l’abandonna définitivement et publia une déclaration officielle le 13 Farvardin 1303sh/2 avril 1924, demandant aux partisans de ce projet d'abandonner cette idée pour respecter l’Islam et l’indépendance du pays.
Quelques jours plus tard, Ahmad shah - toujours à l’étranger - envoya un télégramme à Motamen al-Molk le président du Parlement. Il exprima sa méfiance à l’égard de Sardar-e Sepah et demanda sa démission. Le Parlement préféra organiser une session extraordinaire pour décider du sort du chef du gouvernement. Entre-temps, Sardar-e Sepah, en donnant sa démission, se retira dans sa propriété à Bumehen au Nord de Téhéran. Ses partisans réagirent d’une façon très bien orchestrée. Ses généraux menacèrent de mettre la capitale à  feu et à sang si le chef du gouvernement ne reprenait pas son poste. Les journalistes écrivirent des articles impressionnants et se mirent à considérer le pays comme un enfant abandonné. Ali Dashti écrit dans shafaq-e Sorkh le 19 Farvadin 1303sh/6 avril 1924:
«Le père de la patrie nous a quitté . Celui qui, après deux siècles de malheur, de dispersions, de désaccords, de désunions a pu nous réunir, nous a laissés à Téhéran, cette capitale des crimes et de l’hostilité. Celui qui envisageait de nous rendre notre dignité nous a quittés avec beaucoup de déception. Il était comme un Nader-shah, comme un Ardeshir Babakan pour le pays ..... Il faudrait empêcher son départ, même si cela demande des sacrifices ou des massacres. »
 
L’Assemblée nationale, le 21 Farvardin 1303sh/10 avril 1924, après avoir voté le retour du Reza Khan, désigna une délégation composée de personnalités importantes telles que, Moshir al-Dowle, Mostowfi al-Mamalek , Mosadeq al-Saltane, Soleyman-Mirza et quelques autres députés du Parlement pour partir à Bouméhén et inviter Sardar-e Sepah à reprendre son poste. Reza Khan accepta cette invitation et se présenta devant le Parlement le 24 Farvardin/13 avril en annonçant les changements importants dans son cabinet et dans ses programmes.
 
En ce qui concerne la prise de position de Bahar, malgré certains intérêts de ce projet, il le considérait comme une démarche anticonstitutionnelle. Il avançait deux arguments pour s’opposer à cette République. D’abord un argument juridique, car le Parlement issu de ce régime constitutionnel n’avait pas le pouvoir  de destituer la dynastie Qajar. Ensuite un argument politique pour la simple raison que, selon lui, cette mobilisation était un complot des partisans de Reza Khan avant d’être un vrai mouvement pour transformer le régime. Il se battit en tant que député du Parlement à côté de Modarres et des autres députés d’opposition, afin d’empêcher le vote de ce projet. En tant que journaliste et ce, malgré la censure pesante, il écrivit plusieurs articles et poèmes en s’inspirant des événements du Parlement. Par exemple, en réponse à Ali Dashti qui considérait Reza Khan comme une nécessité absolue pour le pays, il écrivit dans le journal Qanun, un article intitulé «Sardar-e Sepah bara-ye vatan va na vatan bara-ye Sardar-e Sepah» (Sardar-e Sepah au service de la patrie et non pas la patrie au service de Sardar-e Sépah). Bahar écrivit dans cet article : « Nous n’avons jamais souhaité que tous les pouvoirs soient réunis entre les mains d’une seul personne avec le risque de voir tous les projets du pays s'interrompre, s’il meurt ou qu’il démissionne, comme c’était le cas de shah Abbas , Nader -shah et Karim Khan-e Zand ». 29)
 
Bahar, en collaboration avec Mirzade Eshqi, le poète et journaliste, composa des satires au sujet du projet de la république qui furent publiés au journal «Nahid « et «qarn-e bistome». Il dénonça ainsi, dans un langage satirique, les complots et les intrigues qui ont été, selon lui à l’origine de ce projet. Ceci donna lieu à de nouvelles aventures qui désignèrent Bahar comme un opposant au régime de Reza Khan. (Nous analyserons ses poèmes dans le chapitre «patriotisme et constitutionnalisme »).
 

 
L’assassinat d’Eshqi le 12 Tir 1303sh/3 juillet 1924 et le discours de Bahar au Parlement le 17 Tir-8 juillet 1924
Mirzade-ye Eshqi, poète, journaliste et écrivain, fut assassiné devant son domicile par deux individus et ce, quelques jours après avoir publié dans son journal «Qarn-e bistom» des satires et des caricatures provocantes sur les événements de Farvardin de cette année, notamment la question de la République. Suite à cet assassinat, plusieurs journalistes, en signe de protestation, se sont réfugiés au Parlement et une foule importante participa à la cérémonie des funérailles. Une cérémonie qui prit très vite l’aspect d’une manifestation politique. Bahar, fort choqué par la perte de son ami et collègue, fera un discours au Parlement le 17 du même mois et qualifiera cet assassinat de politique. Eshqi est éliminé, déclare-t-il dans son discours, parce qu’il avait des idées proches de nous, minorité parlementaire, et aussi parce qu’il n’approuvait pas les actions anti-démocratiques du gouvernement de Sardar Sepah». Bahar condamne ensuite l’indifférence de la majorité parlementaire devant la question de sécurité pour les membres de la minorité et leurs journaux et ajouta ceci :
« Je suis âgé de 40 ans et j’ai passé au moins vingt ans de ma vie dans les luttes et les combats politiques. ... cela fait vingt ans que je suis entre la vie et la mort. J’ai résisté devant l’armée du Tsar et j’ai défendu ma patrie. Je n’ai pas peur des menaces de mort et elle n’a aucune importance pour moi. Mais aujourd’hui, pour la défense des principes et la liberté, je dis qu’il faut à tout prix arrêter les assassins d’Eshqi. La main rouge qui l’a poussé vers la mort doit être coupée. C’est le devoir du Parlement de couper cette main, sinon ce sera le peuple qui s’en chargera finalement. »
 
A part ce discours émouvant, Bahar écrivit plusieurs articles et poèmes, au sujet de l’assassinat de ce jeune poète. C’est de cette façon qu’il exprima son profond chagrin. On peut nommer entre autre : « Margue eshqi »( la mort deEshqi), publié dans Qanoun, Tir 1330, « qatle shaere javan », (L’assassinat d’un jeun poètee, Mehre Iran, 1321, « be yade Eshqi », (en souvenir d’Eshqi), divan vol 2 p1062, dar mariy-ye Eshqi, poème élegique pour Eshqi, vol 2 p 1231 et beaucoup d’autres.
 
Bahar et la motion de censure contre la politique du gouvernement de Sardar-e Sepah.
 
Le 7 Mordad 1303sh/29 juillet 1924, la minorité parlementaire déposa une motion de censure contre le gouvernement de Sardar Sépah devant le Parlement. Elle portait sur les points suivants :
-La raison de l’instauration de l’Etat de siège le 19 juillet 1924 sans l’avis du Parlement .
-Les raisons de l’arrestation et de la torture des civils après l’assassinat de Major Imbri, consul américain, qui avait eu lieu dans un quartier du centre de Téhéran .
-La raison des comportements brutaux des gouverneurs militaires de provinces vis-à-vis des tribus et des notables de ces régions , notamment de la famille Maku et Savad kuh .
-Les dépenses exagérément élevées du Ministère de la guerre sans consulter l’avis du conseiller financier américain au service du Ministère du budget .
Le jour où cette motion de censure devait être discutée au Parlement, il y eut des bagarres et des affrontements à l’extérieur entre les opposants et les partisans de Sardar-e Sepah. La minorité parlementaire fut obligée de se retirer et d’abandonner la procédure. Bahar, qui était parmi les signataires et qui représentait la minorité parlementaire, décrit en détail les événements de ce jour :
« Le jour de la discussion de la motion de censure, je me suis présenté devant le Parlement . Une poignée d’individus engagés par le gouvernement y attendaient l’arrivée des membres d’opposition. Au moment de l’arrivée de Modarres, accompagné par Rahim zade Safavi, les injures commencèrent à pleuvoir. On criait « mort à Modarres ». Modarres de son côté retourna les injures en disant « mort au chef du gouvernement». Puis il se jeta dans le premier Bureau ouvert où il fut pris à parti par deux députés de la majorité, Aqa seyyed Yaqub et Maqam al-Molk . Quelques instants plus tard, Sardar-e Sepah, furieux, arriva sur place. Il n’aimait pas les critiques, surtout celles venant de la part des Parlementaires. En passant devant nous, il nous a dit d’un ton menaçant : «Vous êtes tous condamnés et un jour je vous arrêterai. Vous allez voir ce que vous allez voir. » J’étais fort impressionné. Malgré cela, je me suis approché et je lui ai dit à l’oreille : «Calmez-vous, Monsieur le Premier Ministre, et essayez de modérer vos propos. »
 
Etant donné les tensions extrêmes et la présence d’individus mal intentionnés à l’intérieur et à l’extérieur du Parlement, l’ouverture de la séance fut reportée à l’après midi. Mais, lors de leur départ, plusieurs membres de la minorité (Modarres, Haeri-zade et Kazeruni) furent agressés par la foule. Par conséquent, ils furent dans l’incapacité de se présenter à la séance de l’après-midi. Ils désignèrent Bahar en tant que représentant de la minorité absente, afin de présenter une déclaration de circonstance en présence du chef de gouvernement et des membres de son cabinet. Bahar prit la parole et, après avoir exprimé ses sentiments de dégoût vis-à-vis des événements de la matinée, il questionna le gouvernement sur l’avenir de l’opposition, leurs journaux et leur droit d’expression libre. Il ne cacha pas ses inquiétudes. Il déclara ne pas se sentir libre, ni pour lui, ni pour ses proches. Dans ces conditions, déclara-t-il, nous ne sommes pas en mesure de défendre notre motion de censure ; La majorité, interprétant ce refus comme un retrait de la motion, donna un vote de confiance au cabinet de Reza Khan.
 
La destitution de la dynastie Qajar et l’opposition de Bahar
En Aban de l’année 1304sh/octobre 1925, Reza Khan décida de destituer la dynastie Qajar et de concentrer tous les pouvoirs en ses mains. Le Parlement l’avait auparavant nommé en février 1924, comme commandant en chef des forces armées. Suite à plusieurs campagnes militaires, notamment au Khuzestan et contre sheikh Khazal, Reza Khan avait rétabli l’ordre dans la plupart des provinces. Ses projets de réformes furent votés sans difficulté par le Parlement avec une majorité confortable. L’opposition Parlementaire ne lui fit aucun souci et ne fut plus en mesure de créer un obstacle à son ascension. Par divers moyens, (intimidations, arrestations, et punitions), Reza Khan avait démontré à ses opposants qu’il était un homme décidé et qu’il n’hésiterait pas à employer des moyens violents pour les empêcher d’agir. Il les considérait comme des éléments pourris n’ayant d’autre objectif que de trahir la patrie. Après sa campagne au Khuzestan, Reza Khan exprime, dans son récit de voyage ( Safar-name-ye Khuzestan ) des idées qui montrent son état d’esprit vis-à-vis de la minorité parlementaire, y compris vis-à-vis de Bahar :
« J’obtins le poste du chef du gouvernement grâce à ma foi et ma force personnelle. Je me suis retrouvé face aux institutions pourries et corrompues qui ne valaient rien et qu’il fallait éliminer à tout prix. Malgré tout, je préférais garder le Parlement et collaborer avec cette institution qui n’était qu’un nid de corrompus. Alors, par respect de la constitution et malgré ma volonté personnelle, j’ai laissé cette poignée de membres de la minorité faire leur travail. J’ai assez supporté leurs caprices, leur paresse. La minorité, elle, en devint orgueilleuse, arrogante. Elle s’est fait des illusions et, dès que j’ai quitté la capitale pour aller me battre contre les rebelles , on s’est révoltés contre moi, croyant qu’avec la collaboration de Khazal , ils seraient capables de me renverser . On m’a informé de partout à propos de leur agissements . J’étais étonné et triste. Je me demandais pourquoi les habitants de Téhéran, qui connaissaient la partialité de Modarres , l’hypocrisie et l’inconstance du Malek al-shoara, ainsi que la frivolité de Kazeruni, Akhgar et Haeri zadeh, avaient cédé à la tentation et laissé ces personnages protéger Khazal et empêcher ainsi l’indépendance et le progrès dans ce pays ».30)
 
L’Assemblée nationale, sous la direction de Tadayyon, un partisan de Reza Khan, fit une session le 7 Aban 1304sh/29 octobre 1925. Elle avait pour ordre du jour l’étude des plaintes et les doléances venant de toutes les provinces. Les signataires demandaient, entre autres, la destitution de la dynastie Qajar. L’Assemblée devait décider du sort de la dynastie régnante et répondre aux plaintes. Les députés partisans de Reza Khan, en insistant sur la situation explosive du pays et les revendications des citoyens, se virent obligés de prendre une décision rapide et efficace. Il fallait soit supprimer, soit corriger l’article 35 de la Constitution qui confie la monarchie à la dynastie Qajar. Sinon, seule une Assemblée constituante serait en mesure de voter les changements nécessaires.
Bahar, malgré les risques existants, se vit obligé de faire un discours en faveur de la Constitution et de mettre les Parlementaires en garde contre toutes les manipulations de la loi. Il expliqua ainsi les raisons de son rejet: 
«  Messieurs les députés, je suis d’accord avec vous, plus particulièrement avec Messieurs Yasaï et Davar, pour dire que nous traversons un moment crucial de notre histoire. Nous sommes responsables et il faut trouver une solution convenable à cette situation. Mais cette décision doit être prise avec réflexion. Pour moi, il n’y a pas de différence entre un homme de la dynastie Qajar ou un autre pour gouverner ce pays. Ce qui est important, c’est le respect de la Constitution, le seul garant de notre bonheur et de la survie de ce pays. Nous ne pouvons pas changer la Constitution à chaque fois qu’un certain article ne nous convient pas. Vous ne devez pas avoir peur des menaces d’émeutes parce que, Dieu merci, à la tête de ce gouvernement, il y a un homme fort comme Sardar Sépah qui nous garantit l’intégrité de notre pays et la défense de nos frontières. Si la constitution doit être modifiée , il faut passer par un référendum ou une Assemblée constituante qui garantisse au peuple sa participation et son adhésion à ce changement. La modification de la loi n’est pas une affaire à traiter à la hâte. Il faut de la réflexion et il faut prendre le temps nécessaire pour cela. »31)
 
Après son discours, et avant de quitter le Parlement, Bahar se retira dans un bureau pour fumer une cigarette. Cela lui sauvera la vie. Car des individus, avertis de la fin de son discours, l’attendaient devant le Parlement. Un journaliste, Haj Vaez Qazvini, venu pour plaider la réouverture de son journal, sera pris comme cible, à cause de sa ressemblance avec Bahar et sera égorgé à quelques mètres du Parlement .
Ceci marquera Bahar pour le restant de sa vie. Il raconte sa déception, ses craintes et son traumatisme dans une qaside «Yek shab-e shum» (Une nuit hantée, Divan p 399). Après cet assassinat, il restera persuadé que les agents de la sécurité de Reza Khan étaient à l’origine de cet attentat et que Reza   Khan lui-même était au courant.
« Le chef du gouvernement (Reza Khan) était ce jour là invité à l’Ambassade de France. Quand on lui apprit l’assassinat de Bahar devant le Parlement, il aurait répondu : «le peuple l’a éliminé. »32)
 
Le 9 Aban 1304sh/ 31 octobre 1925, Ali-Akbar Davar, magistrat et député du Parlement, prépare l’article suivant, plus connu sous le nom de l’article unique : « L’Assemblée nationale , au nom du bonheur du peuple , décide la destitution de la dynastie Qajar et confie le gouvernement provisoire dans la limite de la constitution et de la loi en vigueur à Monsieur Reza Khan. La décision finale incombe au Conseil constituant pour le changement des articles 36, 37, 38, 40, supplément de la constitution. »
Avant d’être présenté au Parlement, cet article fut approuvé et signé par un grand nombre de personnalités, convoquées une par une par Davar dans la résidence de Reza Khan.
Le Parlement vote, le 9 Aban 1304sh/31 octobre 1925, la destitution des Qajars. Reza Khan fut proclamé roi par le vote d’une Assemblée constituante, le 12 décembre 1925. La cérémonie du couronnement eut lieu le 25 avril 1926. Dans cette cérémonie, Bahar présenta lui même un long poème «Chahar Khatabe» (Quatre discours, éd M.Malekzade vol 2, p 145), qu’il avait composé pour la circonstance. A travers ce poème, plutôt un miroir des princes, Bahar donnait des conseils au Roi et souhaitait pour lui et la patrie le bonheur et la prospérité. A la fin de son discours, Reza shah  ordonna que l’on publie ce poème et déclara : « Moi, j’ai toujours aimé Malek al-shoara. C’est lui-même qui n’a pas voulu profiter de cette amitié ».
Bahar fut élu à la sixième législature, député de Téhéran le 19 Tir 1305sh/10 juillet 1926. Mais il décida de limiter ses interventions dans les affaires politiques et de se consacrer à l’enseignement. Il accepta le poste de professeur de langue et de littérature persane au Dar al-Moalemin, «Ecole normale», où il enseigna pendant un an.
 
Pourquoi ce changement d’attitude? Nous pouvons trouver plusieurs raisons à cela. En premier lieu, la mise en chantier et l’avancement des projets de développement du pays par Reza shah. Les projets que Bahar lui-même avait auparavant préconisés à travers ses poèmes et ses articles. Dans les poèmes d’éloge que Bahar avait écrits entre 1305 à 1308sh (1926-1929), l’année où il sera arrêté pour la première fois, se trouvent des éloges pour l’œuvre de Reza shah, la sécurité du pays, les réformes de l’armée, le centralisme de l’administration, l’éducation et la libération des provinces des mains des Bolchéviques .
La deuxième raison du changement d’attitude de Bahar vis-à-vis de Reza shah était due aux expériences passées. Bahar était persuadé qu’avec la mise en place d’un système policier interdisant toute critique, ni au Parlement ni dans la presse, il  ne pouvait plus grand-chose contre cet homme et se vit obligé de jouer un rôle d’observateur et de conseiller. On n’osait plus s’opposer à la politique du gouvernement. Le Parlement devint un élément sans pouvoir. Tout devait être vu et décidé par le Roi lui-même.
 Après la découverte d’un complot du Coup d’Etat préparé par le colonel Puladin en 1306sh/1927 et les émeutes des Qashqai en 1308sh/1329, Reza shah devint encore plus vigilant et se montra sans pitié vis-à-vis de ceux qui menaient la sécurité, l’intégrité du pays et sa situation personnelle. Il commença à supprimer d’une manière systématique ses opposants et, dans la septième législature, en manipulant les élections, aucun d’entre eux ne fut réélu. Modarres, qui dirigeait la minorité Parlementaire, fut victime d’un attentat en Aban 1306sh/1927, puis arrêté et exilé à Kashmar et enfin à Tarshiz en 1307sh/1928. Bahar, à son tour, fut arrêté et emprisonné en été 1308sh/1929.
 
 
Premier emprisonnement
 
Les raisons de son premier emprisonnement ne sont pas bien claires. Dans l’une des biographies de Bahar, Mohhamad Malek zade, le frère du poète, énumère les motifs suivants :
- le refus de Bahar d’accepter quelques propositions venues des émissaires de Reza shah , sans préciser lesquelles .
- Le fait que Bahar collaborait avec plusieurs journaux de l’opposition et qu’il écrivait plus de 7 articles chaque soir pour ces mêmes journaux .
On ne peut pas accorder de crédit aux arguments de Malek zade sur le dernier point car, si les journaux de l’opposition avaient encore quelques libertés pendant la cinquième législature, ils n’avaient plus, avec la censure, aucun droit d’expression pendant la sixième.
Bahar, lui même, n’est pas très clair à ce sujet.  Dans les poèmes qu’il a composés durant son séjour en prison , il exprime son étonnement au sujet de cet «emprisonnement . Il s’adresse au roi à travers plusieurs poèmes «qazab-e shah», 1929, p 506 «Az zendan», 1929, p 507, «Habsiyye», 1929, p 512 etc) et lui demande le motif de cette disgrâce et de cette colère inattendue. «Pourquoi m’a-t-on puni pour les fautes que je n’ai pas commises ? Quel est mon délit, à part mon amour pour la liberté ?». Il interroge aussi Teymurtash, le Ministre de la Cour et ami très proche. Il se dit innocent et réclame sa libération. Cependant, Bahar dans son autobiographie, en parlant de l’histoire de la minorité Parlementaire (dont Bahar faisait partie),  parle d’une vieille rancune comme motif essentiel de son arrestation, sans bien en préciser le genre et la nature :
« ..Moi et Modarres, Ashtiani et Behbahani et dix autres députés du Parlement, nous formions l’opposition dans la cinquième et la sixième Assemblées. A la fin de la sixième et après l’arrestation de Modarres et le refus de gouvernement pour la validation de nos candidatures, j’ai abandonné mes activités politiques et j’ai commencé à enseigner à Daral-Moallemin. En été 1308sh/1929, je fus arrêté et emprisonné à cause d’une vieille rancune entre moi et le régime..«.33)
 
Une étude des différents contacts et les accrochages entre Bahar et différents responsables de sécurité de régime peuvent donner une idée de cette «vieille rancune» à laquelle Bahar fait allusion:
Outre son opposition à la politique de Reza shah dans le passé, son emprisonnement serait en quelque sort lié à ses relations conflictuelles avec le Colonel Mohhamad Dargahi dit «Mammad Tchaqou», le chef du service de sécurité de Reza shah depuis 1302sh/1922. Personnage féroce et très puissant supposé être à l’origine de plusieurs arrestations et assassinats, y compris celui d’Eshqi. Il était autorisé à voir Reza shah sans en informer le Ministre de la Cour. Le nom de Dargahi est mentionné très souvent dans les poèmes et les écrits de Bahar. Mis à part deux  qassideh qui ont pour thème principal le portrait de cet agent et ses actes violents (Hey havar Mohhamad, 1928, p490, «Nushe janat» 1930, p 545), on trouve le nom de Dargahi dans «Yek shab-e shum»1925,p399, «Andarz be shah»1928,p469, «Karname-ye zendan»1933, vol 2, p 839-940, «Ta key va ta ´and», 1929, p516 etc. Ces poèmes furent écrits dans le but de dénoncer les agissements de cet agent qui, selon Bahar, était  responsable de plusieurs assassinats et instigateur d’un climat de terreur et d’intimidation parmi la population. Par ailleurs, on trouve des allusions aux rapports conflictuels entre Bahar et le colonel Dargahi, dans» Enqeraz-e Qajariye» mais aussi dans « Qezavatha-ye tarixi», les articles écrits par Bahar à propos de la vie et du rôle de Modarres en 1322sh qui furent publiés dans Nowbahar numéro 90 et 100. Selon ces révélations, ce conflit remonterait à l’époque du  deuxième cabinet de Vousuq ol-Dowle et au moment où des élections parlementaires allaient avoir lieu:
« A cet époque, Dargahi était un gendarme à Damavand, lorsqu’il est intervenu dans les élections aux bénéfices de l’un de ses proches, je l’ai dénoncé comme un tricheur dans mon journal «Iran». Depuis, il me cherchait... ».34)
 
L’attentat commis contre Modarres le 7 Aban 1306sh/29 octobre 1927 par des inconnus donna à Dargahi l’occasion recherchée. Bahar décrit l’évolution de cette affaire ainsi:
« Cet attentat suscita des polémiques au Parlement à propos de ses instigateurs. Selon les rumeurs, cet acte était préconisé et ordonné par Reza shah lui-même et Dargahi et ses agents ont été ses exécutants... Reza shah devint furieux lorsqu’il apprit ce qu’on racontait à son sujet. Il interrogea Dargahi à propos de ces rumeurs. C’était à ce moment que Dargahi me dénonça comme étant à l’origine de toutes ces rumeurs.» 35)
 
Cette situation s’aggrava lorsque le colonel Dargahi apprit que Bahar était en possession du document prouvant son rôle dans l’attentat contre Modarres. Ce document avait été apparemment remis par Modarres pendant son exil à Khorasan, à sheikh Ahmad Bahar, l’un des proches de Bahar. Dargahi s’empressa d’accuser et d’emprisonner Bahar avant qu’il ne puisse utiliser ces papiers contre lui.
Ceci étant, on peut conclure que l’emprisonnement de Bahar est dû pour une partie à son opposition à la politique de Reza shah dans le passé et à la sympathie qu’il avait pour Modarres, mais le fait d’avoir des démêlés avec l’un des hommes les plus puissants du régime est aussi un facteur important.
 
En 1309sh/1930, Bahar fut gracié et libéré après une année de détention. C’est alors qu’il prit la décision de s’occuper uniquement de recherches littéraires et d’éviter tout conflit avec le régime :
 
« Puisque je me sentais toujours sous surveillance par les agents du régime et que je n’étais pas tranquille, même pendant les heures où je donnais des cours, j’ai préféré m’enfermer à la maison et éviter toute activité sociale. J’ai accepté avec enthousiasme la proposition du Ministre de la culture, Yahya Khan Etemad al-Dowle, de m’occuper de la correction et de la publication des textes anciens de notre histoire et notre littérature.
Le premier texte que j’ai corrigé était Tarikh-e Sistan . J’avais à ma disposition un exemplaire de ce texte qui était fort abîmé et avait beaucoup de défauts. J’ai proposé au Ministre de la culture de corriger et de préparer cet exemplaire en vue de sa publication. Je me suis mis au travail avec un amour et une passion qui sont propres aux fous et aux amoureux. Enfin, après six mois de travail minutieux, j’ai préparé ce texte pour la publication. J’ai aussi préparé d’autres textes tels que, «Mejma al-Tavarix val qesa», «Tarikh-e Kabir-e Balami», «Javame al-Hekayat-e OUffi», et je les ai mis à la disposition du Ministère de la culture. »36)
 
Deuxième emprisonnement :
 
En Farvardin 1312sh/mars1933, sous prétexte d’avoir des rapports avec les communistes, Bahar fut de nouveau arrêté et emprisonné. Il sera détenu pendant six mois avant d’être envoyé à Ispahan où il connaîtra un exil qui durera jusqu’à l’été 1313sh/1934.
En effet, son deuxième emprisonnement avait deux motifs essentiels. En premier lieu, il s’agissait de l’ouverture par Bahar d’une librairie dans le quartier de shah abad au centre de Téhéran et qui était devenue le lieu de rencontres et de débats des hommes de lettres, des journalistes, des curieux et même des politiciens. Ceci attirait la curiosité et la vigilance du régime policier de Reza shah qui n’admettait guère les critiques et les protestations venant particulièrement de la part des gens soupçonnés d’être opposants au régime. Mohhamad Mohit Tabatabaï, qui fréquentait régulièrement cette librairie, décrit ainsi la raison de ce deuxième emprisonnement :
 
« Etant donné le passé politique de Bahar, le régime interpréta les réunions dans cette librairie comme un complot politique. Elle fut fermée, les livres confisqués et son propriétaire emprisonné. »37)
 
Il est à noter que les emprisonnements et même les assassinats sous le règne de Reza shah ne se limitèrent pas aux opposants du régime, plusieurs membres du cabinet et les proches du Roi, soupçonnés d’avoir été infidèles, furent en effet arrêtés et assassinés. Amir Tahmaseb qui fut le Ministre de la guerre en 1304sh/1925 , puis Ministre de commerce 1306sh/1927 , fut assassiné au Lorestan en 1307sh/1928, Nosrat al-Dowle Firuz, député du Parlement(1304sh/1925), et Ministre des finances (1307sh/1928) fut emprisonné puis assassiné(1316sh/1937) Teymurtash, le Ministre de la Cour et ami très proche de Bahar, fut d’abord démis de son poste en hiver 1311sh/1932 puis arrêté avant d’être assassiné en prison en 1312sh/1933. Sardar Asad Ministre de la poste (1305sh/1926) puis Ministre de la guerre (1312sh/1933), après avoir été arrêté sans aucune explication, connut la mort en prison en mangeant un plat empoisonné le 13 Farvardin 1313sh/1 avril 1934). Plus tard, d’autres proches de Reza shah qui occupaient des postes importants tels Dashti , Tadayyon , Davar , Rahnama , Dadgar, ont connu plus au moins des destins semblables.38)
 
La deuxième raison de l’emprisonnement, puis de l’exil de Bahar, fut la publication d’une partie de ses poèmes parmi lesquels se trouvaient des satires et des critiques, non seulement contre le régime mais aussi contre Reza shah en personne. Cependant, Bahar, dans son autobiographie,  récuse avoir publié ce genre de poésie:
« En 1933, j’ai décidé de publier mes poèmes qui étaient parus juqu’alors dans les journaux et revues mais jamais dans un recueil. Mais des gens mal intentionnés m’ont dénoncé auprès du Roi en prétendant que Bahar avait composé des poèmes satiriques à son sujet et qu’il les avait publiés en cachette. Ce rapport m’a valu la confiscation de mes poèmes et la prison. »39)
 
Les écrits de Bahar, pendant son deuxième séjour en prison, sont abondants et très variés. Il témoigne alors de tout ce qu’il a vu et entendu dans la prison. Les noms des accusés et leurs chefs d’accusation qui sont parfois, selon lui, sans fondement. Il formule également des critiques très sévères sur les conditions de vie et d’hygiène dans les lieux de détention. Mis à part ces poèmes de prison, Bahar a mis en vers les textes de «Andarzha-ye Maraspandan» qu’il avait lui-même traduits auparavant de la langue Pehlevi. Pendant son exil à Ispahan et grâce à la collaboration de Seyfpur Fatemi et Amirqoli Amini , il a publié la revue «Bakhtar» dans laquelle il écrivit une biographie de Ferdowsi en utilisant des informations citées dans le shah-name même .L’exil de Bahar durera plus de sept mois.  Il était endetté et n’avait aucun revenu pour subvenir aux besoins de sa famille, (sa femme, et leurs 6 enfants), qui l’avait accompagné en exil. Ses amis à Ispahan, tels que Amin al-Tojjar Esfahani , sheix Abd al-Hosein Sadr, Seyyed mostafa Khan Amirmorad parmi d’autres, ont essayé de lui faciliter l’exil malgré les risques évidents ( voir karrname-ye zendan ,Divan ; p 894-896). Il adressa plusieurs lettres aux responsables hauts placés, tels queMohammad-Ali Foruqi et Loqman Adham, pour demander sa grâce bien qu’il n’ait, selon lui, commis aucun acte répréhensible. Zoka al-Molk-e Foruqi, le Premier Ministre, décida d’intervenir auprès de Reza shah, afin de demander sa grâce. C’était dans ce but que Foruqi proposa à Bahar de composer un poème élogieux pour Reza shah  dans le but de demander son retour à Téhéran. Il devait également écrire une lettre et s’engager officiellement à ne plus intervenir dans les affaires politiques du pays. Bahar composa une qaside «Vares-e Tahmures va Jam»,-(l’héritier du roi Jam et Tahmures, qaside, p 645), à travers laquelle le poète compare son souverain aux rois légendaires et admire son autorité. Quant à sa lettre d’engagement, il suit l’instruction de Foruqi et garde un ton humble. Nous avons trouvé les traces de toutes ces lettres et proposons ici une traduction de l’engagement de Bahar, ainsi que la réponse de la Cour à la lettre de recommandation de Foruqi.
 
La lettre d’engagement de Bahar :
 
« A Son Excellence Monsieur le premier Ministre que sa grandeur soit éternelle.
 Je soussigné déclare par la présente avoir abandonné définitivement toute ingérence dans les affaires du pays depuis mon écartement des activités politiques. Ma seule occupation pendant cette période était la collaboration avec le Ministère de la culture.
 
 
Je m’engage à l’avenir à continuer sur cette voie et à éviter toutes activités, rencontres et réunions, politiques. Je jure sur le saint Coran et prend Dieu comme témoin de rester fidèle et sincère à mon roi majestueux et de ne pas poursuivre d’autres objectifs dans la vie que celui de servir le gouvernement et le peuple. »40)
 
Foruqi envoie cette lettre d’engagement et le poème élogieux de Bahar pour le Roi et c’est ainsi que le chef du protocole, Hosein Shokuh, répond au Premier Ministre:
 
A l’intention de Son Excellence Monsieur le Premier Ministre
 
Votre lettre numéro 83375 au sujet de Malek al-shoara ainsi que son poème ont été présentés au souverain. Sa Majesté a exprimé sa méfiance à l’égard de la personne mentionnée en la qualifiant d’agitée et incapable de modérer ses comportements. Cependant, il autorise son retour à Téhéran, ainsi qu’une pension pour subvenir à ses besoins à condition d’avoir les garanties sur la bonne conduite de la personne ci- mentionnée.
Directeur du bureau de sa Majesté.
La réponse du chef du Protocole, Hosein Shokuh
 
Avec cette réponse favorable, Foruqi demanda la libération de Bahar au
président de la Sureté nationale.
 
 
 
La lettre de Foruqi au président de la Sûreté nationale
« A l’intention de Monsieur le président de la Sureté nationale,
Suite à notre entretien oral au sujet de Malek ðshoara Khorasani, j’ajoute par la présente que la personne mentionnée a composé un poème élogieux pour sa Majesté le roi et, par mon intermédiaire, a demandé la compassion de son Excellence en l’informant de sa vie difficile. L’ordonnance ci-joint m’est parvenue à son sujet. Si les garanties nécessaires sur ses comportements sont obtenues, il peut retourner à Téhéran et il faudrait lui attribuer une pension. Suite à cette ordonnance, j’ai personnellement demandé et obtenu auprès de Malek ol-shoara la lettre d’engagement ci-joint. Par conséquent, veuillez ordonner au bureau de Sureté d’Ispahan d’organiser son retour à Téhéran. J’informerai le gouverneur d’Ispahan et m’entretiendrai avec le ministre de l’éducation nationale pour lui confier un poste convenable »41).
 
Suite à cette démarche, Bahar fut autorisé à quitter son exil. Il arriva à Téhéran en Ordibehesht 1313sh/mai1934 après avoir visité shiraz où il sera accueilli chaleureusement par les hommes de lettres. Par la suite il sera invité à participer aux cérémonies de la célébration de Ferdowsi qui se préparait pour Mehr 1313sh/octobre 1934. Les poèmes et les discours de Bahar ainsi que les recherches qu’il présenta devant Reza shah et les autres personnalités du pays, furent très remarqués et appréciés par les savants et les chercheurs présents.
 
De 1313 à 1320sh/1934-1941, Bahar vécut dans un isolement politique total. Il évita de s’engager dans les affaires de ce genre et accepta le poste de professeur de langue et littérature persanes à Daneshsara-ye Ali . Par contre, il refusa la création d’un journal officiel proposé par la Cour. Par conviction parfois aussi par peur, il composa des poèmes d’éloge pour Reza shah sans jamais se considérer comme un panégyriste du régime. Dans les notes des mémoires que Bahar nous a laissés, il insiste sur le fait que tout ce qu’il a écrit dans le genre de l’éloge était sous la pression l’intimidation :
« Ceux qui ne me connaissent pas vraiment ignorent que je ne suis pas un panégyriste. Mes écrits sont mes témoignages. Si jamais j’ai composé des poèmes dans ce genre, c’était dans le but de protéger ma vie et celle de ma famille. »42)
 
 
La vie de Bahar après le départ de Reza shah
Le premier septembre 1939/10 shahrivar 1318sh, les Nazis attaquèrent la Pologne et la deuxième guerre mondiale éclata en Europe. Le gouvernement iranien déclara sa neutralité dans le conflit le 13 shahrivar 1318sh/4 septembre 1939. Malgré cette volonté de neutralité, l’Iran fut envahi le 3 shahrivar 1320sh/25 août 1941. Reza shah fut obligé d’abdiquer le 25 shahrivar/16 septembre. Il confia la formation d’un nouveau cabinet à Foruqi qui avait pu obtenir des alliés la garantie de la succession sans problème du Prince héritier, Mohhamad-Reza, au trône.
L’Iran, sortant des vingt années de l’autoritarisme de Reza shah, respirait quelques moments de liberté avant que le règne suivant, celui de Mohhamad-Reza shah, ne prenne forme.
Le 28 shahrivar/19 septembre, Foruqi proclamait une amnistie nationale pour tous les prisonniers politiques qui étaient pour la plupart des journalistes et écrivains. Les journaux iraniens, interdits ou fort contrôlés par Reza shah, reprirent alors leur publication. Entre 1320 à 1323sh/1941 à 1943, plus de 464 journaux sortaient des imprimeries.
Les communistes, interdits de toutes activités depuis la loi de 1931, formèrent un nouveau parti, «Tude», en octobre 1941.
Au Parlement les députés, même les ex-partisans de Reza shah comme Ali Dashti, se permettaient de critiquer sévèrement la politique de l’ex-souverain.
Bahar, après le départ de Reza shah, retrouva goût pour les activités politiques. Il publia de nouveau son journal Nowbahar le 3 Esfand 1321sh/22 février 1942 et déclara dans son premier numéro:
« La dernière fois que j’ai dirigé un journal remonte au 3 Esfand 1299sh/1921; ce jour là, j’avais 35 ans. Aujourd’hui, j’en ai 57 et tout ce que je désire aujourd’hui c’est une mise au point des faits historiques. »43)
 
Dans cette nouvelle série, Nowbahar profita de la collaboration de Rahimzade Safavi et Ali-akbar Alam. Sa publication durera jusqu’au 11 Azar 1322sh/novembre 1943 et 102 numéros fut publiés.
Afin d’éclairer les événements politiques des dernières décennies, Bahar décida de publier ses mémoires politiques, ceux qu’il avait vécus pendant la révolution constitutionnelle et les périodes suivantes jusqu’à la destitution de la dynastie Qajar. Il les publia d’abord sous la forme de petits épisodes dans le journal «Mehr-e Iran» et, par la suite, dans un ensemble en deux volumes. Le premier fut édité en 1323sh/ 1944, sous le titre de « Tarikh-e mokhtasar-e ahzab-e siasi» (L’histoire abrégée des partis politiques) et la deuxième qui concerne la chute des Qajars «Enqeraz-e Qajar-ye» en 1337sh/1958.
En 1321sh/1943, Bahar adhéra au Front pour la liberté «Jebhe-ye azadi». Ce front, organisé par le parti Tude, réunissait plus de 20 journalistes, partisans des libertés et de la démocratie sans être forcément membres de ce parti. Ils cherchaient à créer une politique uniforme des éditorialistes pour empêcher le retour du despotisme et du fascisme. Les pionniers de ce mouvement étaient Hosein-e Fatemi (Bakhtar), Ahmad Maleki ( Setare-ye Iran ), Sadeq Sarmad (Seda-ye Téhéran ), et Mohit Tabatabaï. Bahar, Amidi Nuri, Fereydon Keshavarz (Razm), Iraj Eskandari (Rahbar) Jafar Pishevari (Agir) et quelques autres éditeurs les rejoignaient plus tard. Mais, suite à des différences et des conflits internes entre les membres de ce mouvement, ce parti ne put atteindre ses objectifs et arrêta ses activités vers la fin de l’année 1321sh/1943.
 
La nomination de Bahar en tant que ministre de l’éducation nationale.
 
Le 25 Bahman 1324sh/14 février 1946, durant le deuxième cabinet de Qavam al-SalÅané, Bahar fut nommé Ministre de la culture (Education nationale). Il occupa ce poste pendant sept mois. Pendant cette courte période, il fera un voyage à Baku en compagnie de Said Nafisi, Mehdi Adl et Sadre Fatemi, afin de participer aux célébrations du 25éme anniversaire de la création de la République d’Azerbaïdjan. Ce voyage lui permit de mieux comprendre le fonctionnement des institutions créées par un système socialiste et il fut très touché par cette expérience.
Dès son retour, il présida le premier congrès des écrivains iraniens qui se déroula pendant 8 soirées (du 4 Tir 1325 au 11 Tir 1325sh /25 juin 1946) à l’institut culturel soviétique et qui réunissait 78 poètes, écrivains et professeurs de lettres. Dans son discours d’inauguration, Bahar attira l’attention des participants sur la question des engagements des écrivains envers la société et l’évolution nécessaire qu’il fallait apporter à la littérature persane. Il se montra plutôt partisan de la modernité dans l’expression littéraire. Ceci par rapport aux polémiques qu’il avait eues avec Taqi Rafat , l’éditeur de «Tajaddod», 25 ans auparavant :
« Nous sommes aujourd’hui face à l’histoire. Nous avons devant nous un chemin vers l’immobilisme et un autre chemin qui nous mène vers le mouvement et l’actualité. Un écrivain qui entraîne son public vers l’actualité sera lu et apprécié, car l’existence n’a pas d’autre signification que celle du mouvement. Un écrivain qui préconise l’immobilisme est forcément en retard avec son temps. »44)
 
Il collabora avec Jalal Homaï à l’amélioration des textes littéraires et de la grammaire persane que les jeunes Iraniens devaient apprendre à l’école. Plusieurs textes, à l’intention de tous les niveaux scolaires, furent choisis parmi des chef d’œuvres de la littérature persane, accompagnés de notes et explications des termes difficiles .
Au mois de Mordad 1325sh/15 août 1946, pour des raisons en rapport avec la politique étrangère du pays, Bahar fut écarté du cabinet de Qavam al-Saltaneh et remplacé par Fereydun Keshavarz, membre du parti Tude. En effet, lorsque Qavam al-Saltané accepta le poste de chef de gouvernement le 7 Bahman 1324sh/27 janvier 1946, la province Azerbaïdjan était entre les mains des partisans de Pishevari qui avaient proclamé l’autonomie de cette région le premier Azar 1324sh/21 novembre 1945. D’autre part, l’armée Rouge occupait cette partie du pays, contrairement aux engagement pris lors de la conférence de Téhéran entre les Alliés le 29 janvier 1942 concernant l’évacuation des provinces iraniennes après la fin de la  guerre mondiale .
Afin d’obtenir le retrait des Soviétiques, Qavam al-Satane, lors de son voyage à Moscou le 29 Bahman 1324sh/18 février 1946, avait promis une concession pour l’exploitation du pétrole du Nord de l’Iran aux Russes. C’est dans ce contexte qu’il avait demandé le départ de Bahar et engagé également les trois membres du parti Tude dans son gouvernement, en signe d’ouverture vis-à-vis des Soviétiques et de liberté d’action pour les partisans de ce mouvement.
Qavam al-Salane, qui avait un grand respect pour son Ministre de la culture et qui était en même temps l’un de ses meilleurs et plus fidèles amis, exprima plus tard dans un entretien avec la fille de poète, Parvane Bahar, ses regrets et ses remords d’avoir fait ce choix.45) Qavam al-Saltané changea sa politique vis-à-vis des autonomistes d’Azerbaïdjan et, dans le nouveau cabinet qu’il présenta à Mohhamad-Reza shah le 17 octobre 1946/25 Mehr 1325sh, les Ministres «Tude» furent écartés du pouvoir. Ce nouveau cabinet prépara les plans de reconquête d’Azerbaïdjan et, après le retrait des Soviétiques de cette province et l’envoi des troupes armées, l’écrasement des insurgés eut lieu le 21 Azar 1325sh/12 décembre 1946.
 
L’expérience vécue dans le cabinet de Qavam al-Saltaneh et la complexité de la politique de ce premier Ministre étaient très dures pour Bahar et son idéal politique. Il écrit dans son autobiographie :
 
« Finalement, j’ai accepté le poste de Ministre mais je n’aurais pas dû. Si Qavam ne m’avait pas invité à ce poste, je n’aurais pas souffert autant. On m’avait mis dans un enfer. Mes souffrances et mes chagrins furent énormes pendant cette période. C’est pour cette raison que j’ai signé ma démission sans aucune hésitation. Mais j’avais perdu ma santé et je me trouvais déjà malade. » 46)
 
La complexité de la prise de position de Qavam devint aussi le sujet de plusieurs poèmes de Bahar. Il se plaint à travers ceux adressés à Qavam al-Saltane et lui rappelle tous les services qu’il lui a rendus durant une amitié et une collaboration sincères
 
Malgré cette expérience difficile, Bahar resta pour quelques temps encore sur la scène politique. Il fut élu pour la quinzième législature et Qavam al-Saltane lui confia la direction d’une fraction du parti démocrate dans cette nouvelle Assemblée jusqu’à ce que la maladie l’oblige à se retirer de toute activité publique.
 
 
 
Le voyage de Bahar en Suisse :
 
Atteint d’une tuberculose, il partira en Suisse se soigner chez sa fille Parvaneh, qui se trouvait à cette période  en Europe.
Quelques temps après, grâce aux soins médicaux, Bahar aura la force de reprendre avec prudence le rythme d’une vie normale. Il décida de visiter en compagnie de sa fille, quelques villes en Suisse et en France. Parvane Bahar a marqué dans ses mémoires les instants émouvants de ce voyage qu’elle a fait en compagnie de son père: 
« Nous sommes restés quelques jours à Genève, mon père appréciait la propreté et l’ordre de cette ville. Le jour de notre arrivée à Genève, les étudiants iraniens avaient organisé une conférence en l’honneur de mon père. Je n'oublierai jamais cette réunion. Après avoir fait un discours pour les étudiants présents, il leur dit : mes enfants votre pays, l’Iran, durant sa longue histoire, a été sujet à diverses invasions et agressions. Le seul élément qui nous ait protégé et qui ait garanti notre indépendance a été la langue et la littérature persane. Il faut les conserver et les protéger ….. »47)
A Genève, il aura également l’occasion de rencontrer Mohhamad-Ali Jamal zade, l’écrivain et romancier iranien résidant en Suisse. En France, un nombre important d’étudiants lui rendront visite. Il aura également l’occasion de rencontrer Aly Mazaheri (spécialiste des manuscrits persans à la bibliothèque nationale), ainsi que Henri Massé, (professeur à l’Ecole Nationale des Langues Orientales), pour qui Bahar avait beaucoup d’admiration. Parvaneh nous décrit la rencontre entre Bahar et Henri Massé:
« Mon père me parlait souvent d’Henri Massé et de ses recherches éminentes. Lorsque nous étions à Paris, Henri Massé est passé voir mon père. Je les ai laissés à l’hôtel à 10 heures du matin et lorsque j’y suis retournée à 18 heures, ils étaient toujours en train de discuter. »48)
 
Malgré le besoin que Bahar avait d’être soigné médicalement, il a  préféré passer le restant de sa vie sur la terre de sa chère patrie. Parvaneh écrit à ce sujet :
 
« Mon père appréciait la beauté des pays et la civilisation européenne, il se sentait beaucoup mieux depuis qu’il était en Suisse. Mais un jour il m’appela et me demanda de préparer son retour. Il me dit je préfère mourir sur la terre de ma patrie »49)
 
 
 
Les derniers jours de la vie de Bahar :
 
Dès son retour en Iran, au printemps 1329sh/1950, il présida l’Association Iranienne des Défenseurs de la paix. Les membres de cette association étaient pour la plupart des sympathisants de l’Union Soviétique. Ils avaient leur propre organe de presse « Kabutar-e Solh» (la colombe de la paix). Le 1er Ordibehesht 1329sh/19 avril 1950, l’ambassade du Pakistan en Iran organisa une cérémonie en l’honneur de Eqbal Lahuri, grand poète de langue persane. Bahar présida cette cérémonie et présenta plusieurs discours concernant les divers aspects de la poésie d’Eqbal Lahuri.
Il espérait écrire l’histoire de l’évolution de la poésie persane, travail semblable à celui qu’il avait accompli pour la prose, mais la maladie et la fatigue ne lui permirent pas de finir ce qu’il avait entrepris. Les quelques chapitres achevés furent confiés au Ministère de la culture et publiés par Aliqoli Bakhtiari en 1342sh/1963, sous le titre de «Sabkshenasi ya tasavvor-e sher-e farsi . «
En hiver 1329sh/janvier 1951, Ali-Akbar Hekmat proposa à Bahar de participer aux cérémonies d’inauguration du mausolée de Saadi qui avaient été prévues pour le printemps prochain. Bahar, malade et très souffrant, lui avait répondu dans une lettre trois mois avant sa mort :
 
« Cher ami. Je suis votre dévoué. J’ai reçu votre honorable lettre. Vous avez souhaité ma présence et mon discours devant sa majesté le Roi. Hélas, ça fait deux ans que je me plains de cette maladie et de cette fièvre et aujourd’hui mon sort est entre les mains des médecins. Maintenant je suis fiévreux et isolé dans un coin, alors que j’aurais pu rester dans un sanatorium en Suisse pour me soigner. Je vous dis adieu mes chers amis. De toute façon, même si la fièvre tombe, ma faiblesse restera. Les médecins m’ont interdit toute activité. J’espère que les jeunes chercheurs pourront accomplir ce que les vieux isolés ne sont pas capables de faire. Le Roi est jeune, il lui faut la jeunesse. Je vous souhaite, à vous qui avez toujours servi ce pays et ce peuple, beaucoup de réussite, ma main tremble énormément, que vos jours soient heureux. »50)
 
La dernière œuvre poétique de Bahar fut «Joqde Jang», hibou de la guerre, écrite pendant l’été 1329sh/1950 et lue par le poète lui-même dans une grande cérémonie organisée à son honneur. Ce poème, composé à la demande de ses amis partisans de la paix dans le but de dénoncer les effets désastreux de la guerre, sera considéré plus tard comme son testament pour les générations à venir et publié dans le journal «Maslahat» le 13 Esfand 1329sh/3 mars 1951.
 
Bahar s’éteignit le premier Ordibehesht 1330sh/21 avril 1951 à huit heures du matin dans sa maison à Téhéran, Avenue Malek al-shoara-ye Bahar. Sa dépouille fut portée par ses admirateurs de la mosquée de Sépahsalar, située au centre de Téhéran, jusqu’au quartier de Mokhber al-Dowle, puis au cimetière de Zahir al-Dowle où il fut enterré en présence du président de l’université de Téhéran, des professeurs, des étudiants et d’autres personnalités.
Diverses cérémonies furent organisées, à la mémoire de cet homme. Ainsi le 3 Ordibehesht 1330sh/23 avril 1951, la commémoration organisée par le Ministère de la culture et l’académie nationale «Farhangestan», réunissait un grand nombre de personnalités importantes du pays à la Mosquée Sépahsalar.
Le lundi 9 Ordibehesht 1330sh/ 29 avril 1951, une Assemblée, composée des chercheurs des universités et des professeurs et hommes de lettres du pays, célébra la mémoire de Bahar dans l’amphithéâtre de la faculté des lettres de l’université de Téhéran.
Ali-Akbar Siasi, le président de l’université de Téhéran, après avoir exprimé ses regrets pour la disparition du poète, donna un aperçu de ce que Bahar représentait pour lui et le monde littéraire iranien de cette époque. Jalal-Homaï, chercheur et professeur en littérature persane, un ami très proche de Bahar, commença son discours en citant tout d’abord un poème d’élégie que le défunt avait composé pour Mohhamad-e Qazvini. Puis il présenta une autobiographie qui avait été mise à sa disposition par Bahar lui-même avant sa mort.
Homaï présenta un exposé sur les valeurs littéraires de ce poète disparu dont il considérait la perte comme une catastrophe, un vide irréparable pour le monde littéraire iranien. Homaï, tout comme Lotf-Ali Suratgar, fort ému par la disparition de Bahar, termina son discours en citant des poèmes élogieux qu’il avait composés pour la circonstance.51)
 

_______________

 

Les œuvres de Bahar**

 

                Les écrits  de Bahar sont abondants  et leur contenu  varié. Ce dernier  a été présent sur la  scène socio -politique, littéraire et culturelle de l’Iran  pendant plus de 50 ans. C’est pourquoi  il nous a laissé une  œuvre considérable en vers et en prose, articles des journaux et discours politiques, romans et essais, recherches et traductions, corrections des  textes anciens et manuels  scolaires, etc.

 

 Pour présenter les œuvres de Bahar d’une façon systématique, nous avions le choix entre :

-Classer ses écrits par leur contenu et obtenir ainsi  divers catégories, littéraires, sociopolitiques, historiques,  culturelles etc.

                -ou les diviser   par leur forme et  obtenir ainsi   deux catégories essentielles: poésie  et prose.

 

Le deuxième choix nous a semblé plus judicieux  car  notre recherche est essentiellement basée sur  les poèmes de Bahar et que cet objectif  demande une présentation détaillée de  ceux-ci.

 

Dans ce chapitre, nous présentons   les différentes éditions de son recueil de poèmes. Dans une deuxième partie, nous présentons une liste bibliographique des œuvres de cet auteurs en prose.                

 

l- Notes sur les différentes éditions de   recueil de poèmes de Bahar, histoire d’un défi.

 

Le public iranien a pris  connaissance de la poésie de Bahar tout d’abord à travers les journaux publiés durant la période  constitutionnelle. «Khorasan»,   journal clandestin rédigé par Seyyed Hosein-e Ardabili , «Tus»,  rédigé par Mirza  Hashem Khan-e Qazvini , tous  deux édités à Mashhad, et «Habl al-matin» à Calcutta furent les premières tribunes  dans lesquelles  le jeune poète  âgé de vingt ans exprima ses pensées  pour son public. Les revues  telles que «Ayande», «Armaqan»,et principalement  «Daneshkade»  publiaient les poèmes de Bahar accompagnées parfois des notes d’explications.

                Quelques poèmes  de Bahar  furent  publiés par Edward Browne dans son livre «the press and poetry of modern Persia»  en 1914. Nous y trouvons 14 poèmes sur des thèmes uniquement politiques concernant les luttes pour  la constitution. Un certain nombre  de poèmes  de Bahar fut également publié dans les anthologies de la poésie persane contemporaine, «Montakhabat-e ashare shoara va nevisandegan-e moaser», rassemblées et rédigées par M.Hashtrudi en 1302sh/1923. On y compte  en tout huit poèmes. (1)

                «Sokhanvaran-e Nami-ye Moasser»(2)  de Mohammad Eshaq   réunit 34  poèmes de Bahar  avec des notes et une présentation sur sa vie,  sa pensée et son style  en 1934/1313. «Ganj-e sokhan»(3)  de zabihollah-e Safa, pour sa part, présente 10 poèmes en 1331sh/1952.

                Il faut également noter la publication de «Tchahar Katabe» (quatre discours) qui fut composé en tant qu’éloge et conseil au souverain, en 1304sh/1925, à la demande de Reza shah.

 

En 1310sh/1931, après  son premier emprisonnement, Bahar décida de réunir et de publier l’ensemble de ses poèmes dans un recueil complet.  Grace à l’aide financière d’un certain Haj Amin al-Tojjar-e Esfahani, un ami de la famille, les premiers travaux  commencèrent(4). Cent quarante qassideh furent  imprimées dans l’imprimerie du Majles, avant que le travail soit interrompu sous l’ordre de chef de la police de sécurité de Reza shah, colonel Dargahi.

 Le poète abandonna  son projet, cependant ses poèmes continuèrent d’être publiés dans les revues et les journaux. Il publia le masnavi d’Andarzha-ye Maraspandan, «les conseils de Maraspandan», dans la revue Mehr en 1313sh/1934. Ce texte était traduit de Pehlevi par Bahar en 1312sh/1933 pendant  son séjour en prison. Après sa libération, il  mit cette traduction en vers .

                Bahar reprit le projet de la publication de ses poèmes en  1328sh/1949, après son retour de  Suisse,  Il n’avait pas l’intention de les publier tous. Il souhaitait  en faire une sélection et publier les meilleurs d’entre eux. Il ne  voulait pas confier ses poèmes aux «Naqqad-e Zaman»,  critique du temps,  qui, selon lui, choisie  les chefs d’oeuvres et rejette les médiocres.(5)

C’est ainsi que Bahar entreprit minutieusement la révision de ses poèmes. Il lui fallait réunir, relire, corriger et sélectionner parmi des milliers de beyt qu’il avait composé durant plus de 50 années de carrière poétique. Sa santé ne lui permettant guère un tel effort, il déposa une demande auprès du Ministère de l’instruction pour que deux secrétaires soient mis à sa disposition pour les travaux de correction. Le Ministère refusa cette demande et le poète, gravement malade, décida donc de continuer seul.  

La faiblesse  et  la maladie  ne permirent pas au poète d’achever ce travail.  Il s’éteignit avant que la publication de son recueil ne voit le jour. (6)

                Après la disparition de  Bahar, sa famille et ses amis reprirent ce travail. Les avis étaient très partagés à propos de  la méthode qui convenait le mieux pour la sélection  des œuvres. Bahar n’avait pas laissé  d’instructions ni de  critères précis. Les uns proposaient de tout publier sans exception  ni préférence. D’autres suggéraient  de publier un choix de poèmes selon l’exemple  des qassideh publiées par le poète lui-même en 1325sh/1946. Finalement, une synthèse  s’imposa: tous les poèmes seraient publiés  à l’exception des satires et des poèmes qui contenaient des propos injurieux envers certaines personnalités politiques.

                Les premiers travaux concernant la comparaison et la correction des textes furent réalisés par les gendres de Bahar, Khosrow Khavar et Mohammad-e Qahreman, poètes et chercheurs, avant d’être confiés à Mohammad-e Malekzade, le frère de Bahar, qui avait collaboré avec Bahar à la rédaction du journal «Iran».               Les deux volumes de la première édition furent publiés, à un an d’intervalle,   par la maison d’édition Amir-kabir à Téhéran en 1335 et 1336sh/1956-1957.

                Le premier volume a pour titre,»Divan-e ashar-e shadravan Mohammad Taqi Bahar Malek al-shoara ostad-e  faqid-e daneshgah-e Tehran» (Le recueil de poèmes du regretté  Mohammad Taqi Malek al- shoara Bahar,le professeur de l’université de Téhéran .

                Ce volume de 710 pages  est  en format  16/28 cm. Mohammad Malekzade, son éditeur, présente dans l’introduction une biographie  sur le poète,   ses activités, et notamment, quelques indications sur  la publication de ses poèmes .

                Contrairement aux méthodes habituelles  qui désignent la dernière lettre des distiques  (qafie)  comme critère de classement, dans ce volume, l’ordre chronologique de la création est le caractère de base. L’éditeur a divisé le livre en 4 chapitres. Chaque chapitre est consacré à une période de la vie de Bahar :      

1-            de la révolution constitutionnelle  jusqu’à l’élection  de Bahar comme  député du Parlement. 1282-1293sh /1903-1914.

2-  de son arrivée à Téhéran ,jusqu'au Coup d’Etat de seyyed Zia 1293-1299sh/1914-1921.

-3  du Coup d’Etat de 1299/1921 à l’occupation du pays par les forces alliées en 1320sh/1941.

4- du début  du règne de Mohammad-Reza shah jusqu’à la fin de sa vie.

                Les poèmes sont pour la plupart accompagnés de notes d’information précisant la date et les circonstances de la création.

Malekzade, dans l’introduction,  explique les raisons  de ce choix de classement:

«Etant donné la portée et le contenu sociopolitique des œuvres de Bahar, nous avons préféré l’ordre chronologique à l’ordre alphabétique. Cela permettra au lecteur, d’une part, de constater la relation des poèmes de Bahar avec les événements de l’époque et, d’autre part, de remarquer l’évolution de sa  pensée, son style et sa personnalité.»(7)

                Afin de permettre au lecteur  une recherche simplifiée des poèmes, sont  ajoutées à la fin du livre deux listes alphabétiques  qui classifient les poèmes  par leur titre et  par leur dernière lettre de (qafie).

                Le  premier volume contient 272 qassideh,15 tarkib-band ,6 dobeyti,3  mokhammas ,et 16 mosammat. D’après  Malekzade, le nombre de beyt dans ce volumes est de 10448.

                Le deuxième volume de cette édition a été  publié  en 1336sh/1957. Il a pour  introduction l’article de «Qalb-e shaer», (Le coeur de poète ), écrit par Bahar en 1301sh/1922. Cet article  est une sorte d’autobiographie à travers laquelle le poète explique son comportement  psychologique face à la vie,  l’amour,  la profession,  la politique et beaucoup d’autres éléments.    

                 Contrairement au premier volume les poèmes sont classés par date de création, sans  critère de forme  ou de contenu, l’éditeur a classé dans  le second les poèmes selon leur forme, pour une partie d’entre eux et, pour l’autre,  selon leur contenu. Il obtient  ainsi 84  masnavie, 78 «qazal, 101 qatèe, 71 robaï   et 16 dobeytï.

               

                Les masnavis sont classés suivant leur critère métrique, « bahr».

Bahr-e khafife mossaddas-e aslame  6 poèmes.

Bahr-e sarere mossaddas -e matva 8 poèmes.

                Bahr-e mojtac-e mosman-e mahsuf 1 poème.

                Bahr-e hazj-e mossadas-e akhrab 3 poèmes.

Bahr-e hazj-e mossadas-e maqur 12 poèmes.

                Bahr-e «raml-e mossadas-e makhbun. 6 poèmes.

                Bahr-e raml-e mossaddas-e maqur 9 poèmes.

Bahr-e muteqareb-e mosaman-e maqur 39 poèmes.

 

Dans ce volume, chaque masnavi porte un titre correspondant à son contenu ; cependant,  quelques-uns seulement  sont accompagnés de notes de renseignements sur  la date  et la circonstance de la création .

                Les «qatèes», les «qazals», les «dobeytis» sont classés conformément  à la dernière lettre de distique «qafie».

                Par critère de genre, l’éditeur a distingué les «motayebat»( les poèmes satiriques), des «maddeh tarikh» (les poèmes chronogrammes), des «Tasnif»(les chansons), et «Ashar-e mahalli»( poèmes en dialecte régional.Les 16 poèmes satiriques ont des formes diverses: 9 qatèes, 6 qasideh, 1 quatrain. Quant au  14 maddeh tarikh, ils ont la forme de qatèes. Les 8 poèmes en dialecte de Khorassan  contiennent  5 «qazal, 1 qatèes,  et deux qassidehs.

 

                Les chansons «Tasnif», sont rangées suivant la tonalité:

 

«Abuata»,                                            1 poème.               

«Afshari»,                                            2 poèmes.

«Bayat-e esfahan»,                              1 poème.

«Bayat-e tork»,                                   1 poème.

«Segah »                                              1 poème.

«Dadshti»                                            1 poème.

«shur»,                                                 1 poème

 

                L’éditeur  a ajouté une partie complémentaire, «molhaqqat», qui contient 1 masnavi, 5 qassidehs, 1 Mostazad, 2 Tarjie-band et 1 Taqazzol.  Selon Malekzade, ces poèmes  ont été  retrouvés  après la publication du premier volume et,  par conséquent,  sont ajoutés  à la fin du deuxième volume.         

                Ce recueil, après avoir connu quelques rectifications, fut réédité en 1344sh/1965. Dans cette nouvelle  édition, l’ordre du classement  précédent  est maintenu avec les modifications suivantes :   

                 1- qasidehs sont numérotées .

                 2- poèmes retrouvés et publiés dans le complément  du deuxième volume de l’édition précédente sont intégrés dans le classement en respectant la caractère de forme.

                Les poèmes suivants, retrouvés entre temps, sont ajoutés à l’ensemble dans cette nouvelle  édition        

1-» Tazmin-e Qazal-e  hafez», mosherammat, page 104.

2-» shekve az hasud», qassideh, page 304.

3-« khode-ye hasud», qasideh, page 335.

4-» Vosuq al-dowle»,qatèe, page 437.

5-» Dar manqabat-e hazrat-e sadeq, qasideh, page 610.

6-» Tajdid-e matla dar vasf-e Mazandaran qassideh, page 674.

7-» Hoshdar be Orupa», qassideh, page 724.

8- deux strophes,»bande»,2 et 5, sont ajoutés aux «Nakir va Monkar», Tarkib-band, page 770.

9-» Farrokh», qatèe, page 770.

10-» name-ye Farrokh», page 782.

Le nombre des qassideh dans cette édition est de 334.

                La deuxième  édition de recueil de poèmes de Bahar  a été  publiée en 1368sh/1989 par la maison d’édition «Tus», avec une nouvelle typographie en deux volumes. Elle a pour éditeur Mehrdad Bahar, le fils de poète, professeur et chercheur en histoire et mythologie iraniennes.

Ayant  à sa disposition les textes et les archives privées de la famille, Mehrdad Bahar, qui avait  déjà écrit plusieurs  articles  Sur la vie et les œuvres  de son père, a joint à cette  nouvelle  édition des documents importants telle que l’introduction à «Sabk shenasi», une sorte d’autobiographie que Bahar avait écrite en 1326sh/1947 et dont le régime Pahlavi avait interdit la publication.            Cette édition en 2 volumes garde le même  classement que les éditions  précédentes. D’après son  éditeur, elle a fait l’objet  de plusieurs rectifications :

                «Les textes sont de nouveau lus, comparés et corrigés par divers experts. Plus particulièrement Yazdan bakhsh Qahreman, le poète et écrivain qui avait  participé aux travaux dès la première édition. Les points erronés  dans les anciennes éditions sont ainsi corrigés et les poèmes retrouvés entre temps sont ajoutés. Ceux qui n’avaient pas été intégralement publiés trouvent leur version complète.»(8)

                 Cette nouvelle édition, supposée  être la plus complète, possède malgré tout quelques poèmes en moins  par rapport aux éditons précédentes. Certains poèmes ont été supprimés ou édités,   partiellement.

                Ainsi, nous nous trouvons devant  deux éditions complémentaires de l’œuvre. Afin de mieux  évaluer leurs différences, nous allons présenter  la liste des poèmes  manquants dans les deux éditions et qui nous semblent représenter les deux périodes significatives de leur édition. Celle de l’époque Pahlavi et la période après le changement du régime. Ces deux éditions sont celles de  M. Malekzadeh 1335-1336sh/1956-1957, et  Mehrdad Bahar  1368sh/1989.

 

  A- Les poèmes qui sont supprimés dans è l’édition de Mohammad Malekzade et qui se trouvent dans  l’édition de M.Bahar

1- <<Estehza-ye Sardar Sepah>>. (satire de Sardar Sepah) qassideh, 1303sh/1924, Téhéran,vol I, p 402.

2- << Andarz be shah» (conseils au roi), qassideh, 1307sh/1928,Téhéran, vol I, p 469.

3 -<<Hey Moshar al-Saltaneh>> (Oh ,toi Moshar al-Saltaneh),  qasideh, 1295sh/1916, Mashhad, vol I, page 309.

4 -<<Khish ra ehya konid>>.(Réveillez-vous), qassideh, 1305sh/1926,Téhéran, vol I, page 428.

5 -<<Dar tajgozari-ye Reza shah>> , (Le couronnement de Reza shah). qassideh, 1304sh/1925, Téhéran, vol I, page 410.

6 -<<Barfiye>>(poème pour la neige), qassideh, Téhéran, sans date, vol  I, page  793.

7 -<<Din va dowlat>>, (La religion et l’Etat), qatèe  sans date,  Téhéran, vol II, page 1209.

8 -<<Dar dowran-e gereftari>> (Pendant l’emprisonnement),  qatée, 1308sh/1929, Téhéran, vol II, p 1214.

9 -<<Hadye-ye  dust>> ( le cadeau d’un ami), qatèe, sans date, vol II , page 1223.

10  -<<Dar vaqee-ye mohajerat-e azadikhahan>> (Au sujet de  l’immigration des libéraux, qatée vol II, page 1242, sans date.

11- Qazal   n°  93,  vol II, page 1205. sans date.

12 -Qazal n° 1, vol  II, page 1146 .

13 -Qazal n°2,  vol  II, page  1145.

14 -<<Taslim va reza >> (La soumission et le consentement), quatrain, vol II, page 1296.

15 -<<Khatab be Mohammad-Reza Pahlavi>> (Parole adressée à Mohammad-Reza Pahlavi), quatrain, vol II, page 1298.

16-  <<Bad az kenare giri az vezarat» (Après la démission du poste du Ministre), quatrain, vol II, page 1302.

17- << Az yek mazmun-e arabi»(D’un thème arabe), tak beyti, vol II,  page 1303.

18 -<<Dar vasf-e Javaher Lal Nehru» (éloge à  Jawaharlal Nehru), tak beyti,vol II, p 1304.

19- << Tarjome-ye yek sher-e torki» (La traduction d’un poème turc)  tak beyti,vol II, p 1304.

20- <<Hey Zia al-Din>> (Oh  Zia  al-Din), qatèe, vol  II, page 1305.

20 -<<Dar zamm-e Seyyed Zia al-Din>> ( Satire pour Seyyed Zia al-Din),qatèe, vol  II, pages 1305-1306.

 

 Les tasnifs:

 

21-<<-Pas az fath-e Tehran>> (Après la conquête de Téhéran), vol II, page 1309.

22 –« Qazal dar bayat-e tork» (Qazal dans la tonalité de bayat-e tork), pages 1314-1315.

23 « Qazal-e zarbi»(Qazal rythmé), vol II,  page 1318.

24 « Bad-e saba» (La brise du  matin), vol II, page 1319.

25 « Farvardin», vol  II, page 1319.

26 –« Qazal-e zarbi» ( Qazal rythmé), vol II, page 1322.

27 « Hey kabutar»(Oh Pigeon),vol  II, page 1323.

28 « Bahar-e delkash»,(Le printemps séduisant), vol II, page1325.

29 « chahargah», vol  II, page 1326.

30 –«  Tarane-ye melli», (La chanson nationale), vol II, page 1327.

Les masnavie:

31 « Marg-e sorkh beh az marg-e zard» ( La mort rouge est meilleure que la mort jaune) vol II, page 1111.

32 « shekayat az mardom-e zamane» (Plainte contre les           contemporains ), vol II, page 1112.2-

33 « Ensan va jahan»(L’Homme et l’univers), vol II, p 1076.

B-Les poèmes qui existent  dans l’édition de Mohammad Malekzade et qui sont supprimés dans  l’édition de Mehrdad Bahar:

Les Qasidehs et les qatées:

 

1 –« Jangali» ( poème pour Mirza kutchek khan Jangali), 1297/1918, vol II, page 489.

2 <<Bimarestan-e Qom»,( L’hopital de Qom), 1313/1934, vol   II, page 460.

3 « Tarikh-e bana-ye dabirestan-e Pahlavi dar Babol» (La date de la construction du lycée Pahlavi à Babol), Téhéran, 1315sh/1936, vol  II, page 461.

4 «  Tarikh-e muse» (La date de la construction du musée), Téhéran, 1315sh/1936, vol II, page 463.

5 -<<Ashk-e qam>> ( Larme de chagrin), vol II, page 462.

6 <<Mirza Taher-e Tonekaboni>>, vol II,  p,462.

7 - « Darigh va ah-e Amin» (Regrets et chagrin pour Amin al-Tojjar-e esfahani), vol II, page 463.

8 –« Tunel-e rah-e Lorestan» ( Le tunnel de la route de Lorestan) , Téhéran, 1307sh/1928, vol II, page  531.

9 -« Zaban-e hal-e Musolini» ( Le monologue de Mussolini), vol  II,  p 532.

10 « Tarix-e bana-ye dabirestan-e Ferdowsi-e Mashhad» (La date de la construction du lycée Ferdowsi de Mashhad), Téhéran, 1314sh/1935, Vol II, p 465.

11 <<Qatèi bara-ye Sardar-e Sepah>>, ( Poème pour                Sardar-e                 Sepah), vol II, p 480.

Les Quatrains:

1 « Tarikh-e vafat-e Seyyed Mohammad-e Tabatabaï»(La date du décès de Tabatabaï), vol II, p 470.

 2-« Dar hades-ye tir khordan-e Mohammad-Reza shah-e Pahlavi» (A propos de l’attentat contre Mohammad-Reza shah Pahlavi),vol II, p 471

3 « Be monasebat-e soqut-e emperaturi-ye osmani»( Au sujet de la chute  de l’empire Ottoman), vol II, p 479.

Les poèmes de satires:

Les qatées:

1 «  Bahar-e shirvani» vol II, p 498.

2 « Dar zamm-e yeki az ommal-e astan-e qods-e razavi» (Reproche à l’un des fonctionnaires  d’astan-e qods-e razavi), vol II, p 499.

3 « Be Yeki az moanedin» (A  l’un de mes contestataires), vol II, p 507.

4 « Dar hajv-e Saba» ( Satire pour Saba), vol II, p 508.

5 –« Tarix-e marg-e Saba!»(La date de décès du Saba), vol II, p 509.

6 «  Dar hajv-e zanan-e Tehran» ( Satire pour les femmes de Téhéran) , vol II, p 510.

7 «Zanan-e Tehran»(Les femmes de Téhéran),vol II,p 511

8 « Giv-e tajer», (Giv, le commerçant), vol II, p 512.

9 « Dar hajv-e kasi ke Bahar ra habs kard» ( Satire pour celui qui avait emprisonné Bahar), vol II, p 512.

10 « Dar hajv-e yek siasatmadar-e rohani» ( Satire pour un religieux politicien), vol II, p 513

11 « shukhi dar parlement», (Plaisanterie au Parlement), vol II, p 513.

12 « Tazi-e tork» (Un arab turc). vol II, p 513 3

Les masnavis:

1 –« chahar khatabe» (Quatre discours) , 1304/1926, vol II, p 143-152.

C- Les poèmes qui se trouvent dans les 2 éditions mais avec une différence de quantité des beyts:

1 «Ta key va ta tchand?»(De quelle durée et de quelle façon?)mosammaT,1308,Téhéran édition M.Baharvol I,p 516.              Dans édition M.Malekzade page 459 six beyts sont supprimés, le nom de Reza khan est remplacé par quelques points au 6ème distique.

2 –« Fakhriye»(Vantardism), Qassideh adressée à Reza-shah, 1304sh/1925, Téhéranédition M.Malekzade contient 112 beyts, édition M.Bahar 73 beyts.

3 « Jazr va madd-e saadat» (Flux et reflux du bonheur), Qassideh, 1304sh/1925, Téhéran, édition M.Malekzade, p 373, contient 83 beyts édition M.Bahar p 413, seulement 64.

4 –« Karname-ye zendan»,(La lettre de la prison), masnavi , 1312sh/1933, Téhéran, édition  M.Bahar  vol II, p 831 a un discours de plus (goftar-e nakhost, dar azamat-e zat-e baritaala), que l'édition de M.Malekzade vol II, p 2.

5 –« Ey Zan»( Toi la femme), Qassideh 1314sh p 607. Edition de Malekzade a 2 beyt d’éloge à Reza shah pour l’interdiction du  port de tchador.

Les suppressions de poèmes  dans l’une et l’autre de ces  éditions sont dues, d’une part,  aux problèmes de recherche et à la découverte des poèmes perdus ou retrouvés dans le temps et, d’autre part, à la censure de  l’époque de publication.

                 Le premier éditeur, Malekzade, avait  supprimé  les poèmes  critiquant vivement le régime de Reza shah, qui auraient  à nouveau empêché la publication  de ce recueil, déjà interrompue pour des motifs semblables. Quant à l’édition de M.Bahar, étant donné l’hostilité du régime actuel  envers la dynastie   Pahlavi,  tous les poèmes contenant les éloges pour Reza shah et son œuvre sont sujets de censure.

                En ce qui concerne les  satires, leur suppression est en rapport avec le souhait de Bahar et ses préférences.              

                Bahar tenait à ce que ses poèmes de satire ne soient pas publiés. Ils les considéraient comme un genre de plaisanterie et un moyen de s’amuser. En principe, il n’aimait pas que ce type de poèmes soit à côté des textes  traitant des thèmes sociopolitiques sérieux.(9)  

                Ces deux éditions  contiennent des poèmes signés et   reconnus par le poète lui-même. Mais Bahar,  durant sa vie  active,  écrivait pour  un grand nombre  de journaux et de revues,  parfois  sous anonymat ou sous un nom d’emprunt, et ceci soit par  prudence, soit  par goût. Dix mille Beyt (distiques), selon  Heshmat-e Moayyed, parmi les poèmes de Bahar ne sont pas publiés.(10)        

 

                A part ces éditions du recueil que nous venons de décrire, il  existe d’autres éditions regroupés autour des thèmes particuliers , tels le choix des meilleurs poèmes; tous les poèmes  d’éloge à Ferdowsi ou la description de la nature chez Bahar.

                1 « Ferdowsi-name ». Dans cette édition, qui fut publiée en souvenir de 80ème anniversaire de la naissance de Bahar, Mohammad Golbon a réuni tous les articles et les poèmes composés par Bahar au sujet de Ferdowsi. Markaze nashr-e Sepehr  1345sh/1966.

                2 «  Bargozide-ye qassayed-e Bahar», (Les meilleurs qasidehs de Bahar) 1348sh/1969 . Edition  ketabha-ye jibi.

                3 –« Naqme-ye kelk-e Bahar», (la mélodie de la plume de Bahar), choix des poèmes édités  par  Mohammad-e Rafat. Entesharate Elmi, Téhéran. 1365sh/1986.

                4 –« Bargozide va sharh-e Bahar» (Les meilleurs poèmes de Bahar avec les explications concernants), édité par   Hojjat olah Assile Téhéran, Farzan, 1374sh. 

L’édition de Tchehrzade BAHAR

 

En 1380 Tchehrzade, la fille cadette du poète, a entrepris une nouvelle édition du recueille de poèmes de Bahar.  Cette nouvelle édition fut publiée à Téhéran par la maison d’édition  Tus avec  les caractéristiques suivantes :

1-               les poèmes qui étaient supprimés dans les deux éditions précédentes sont intégrés dans ce recueille.

2-               Dans cette nouvelle édition, on y trouve des poèmes inédits qui sont retrouvés parmi les manuscrits du poète et les documents divers de la famille. Ainsi le nombre total des qassideh s’élève à 371, les masnavies à 204, les qazals à 102, les qateh à 137 et les motayebats à 46. Grace aux efforts de Monsieur Yahya Moasser, le mari de Tchehrzad, trois nouvelle tasnifs ( chansons), sont ajoutées à celles que l’on connaissait auparavant.

3-               Pour faciliter la recherche, le nouveau recueille, bénéficie d’un index des noms propres et des lieux.

 Les oeuvres   en  prose :

                Pour faciliter  la recherche bibliographique, nous avons classé les proses de Bahar en 4 catégories:

A- La question de poésie 

B- La prose, la langue et la grammaire persanes

C- Histoire de la pensée, de l’art, de la religion et les problèmes  sociopolitiques

D- Les romans, les épisodiques et  les pièces de théâtre.   

A- les recherches sur la question de poésie , les poètes persans  et leurs œuvres:

                 La question de poésie,  sa  genèse, ses origines, son  évolution  et son avenir   sont les thèmes aux quels Bahar à consacré   plusieurs  articles. Il a également ouvert les débats et la polémique en invitant les  jeunes poètes à réfléchir sur la question de  poésie nouvelle  et les valeurs de la poésie classique. Une partie de ses réflexions et de ses recherches sont parues dans les revues  et les journaux de l’époque.

1 «  sher-e khub ». ( La bonne poésie ). article,  Daneshkade, ler période, no 6, p 283-290  et  no 7, p 349- 356.  Aban 1297sh/1918 .

2 «  Alfaz va  maani-ye  sher-e qadim  va  sher-e jadid», Les  vocabulaires et  les  thèmes de la poésie ancienne et de             la poésie nouvelle) . Article ,  Daneshkade, Ier période, no 10  p 511-514, Esfand 1297sh/1918.

3 « Ashar-e mansur »   (  Les poèmes proses). article,  Nowbahar, 5éme   période  no 4 , p 49- 50, 24 Mehr 1301sh/1922.

4 «sher, sanat»(La poésie,un artisanat). article, Nowbahar no 5, 1301sh/1922, p 77-78

5 «  sher»(La poésie). article, Tufan, no 1, 24 Bahman 1306.

6 «  sher va shaeri».(La  poésie et le métier du poète ). Article , Tufan-e haftegi, no  8, 28 Farvardin 1307sh/1928.

7 «  Fahlaviyat». (Vers en dialecte régional). Une introduction que Bahar a écrit pour précéder «Taraneha-ye melli» (Les chansons en en dialecte régional,   réunies et édité par            Kuhi-ye Kermani en 1310sh/1931, Téhéran.

8 «  Bazgasht-e adabi». (renaissance littéraire).  article, Armqan, 13ème année , p 441-449  et 519-526, 720-748, et     14ème année,  p 57- 61,  l’année  1311-1312sh/1932-1933.

9 –« sher be sabk-e khorasani dar hend». ( La poésie, style khorasani, aux Indes). Article, Mehr, 2/3, p 298-299  1313sh/1934  .

10 «  Sabk-e sher-e Farsi».  (Style de la poésie persane ) .  article en deux parties : «Sabk-e sher-e qabl  az  eslam»( Style de la poésie  avant  l’Islam) et «Sabk- sher-e farsi baad az eslam» (Style de la poésie persane après  l’Islam)   Mehr Ô  4/ 11,  p 189- 196, 1316sh/1937.

11 «  sher  dar  Iran». ( La poésie  en Iran ). Mehr, 4/ p           1189-1196. 5 / 1 p 33-39. no, 2 p112- 120. no 4, p 323. no  5, p 422-427, no  7, p 662-668; no  8, p  741-748 , no 9        p  827- 843 , no 11 p 1069-1076 .1316-1317sh/1937-1938.

 

Cet  article est divisé en  5 parties:

                 

I- «sher dar Iran-e pish az  eslam». La poésie  dans  l’Iran  avant l’Islam :

 -« sherha-ye davazdah hejai-ye Mani»(les poèmes doudésyllabiques de  Mani  

-«  Katibe-ye Haji-abad»( Epigraphe  de  Hajiabad)  

 - « Yategar-e  Zariran»( Souvenir  de  Zariran).

- «  Derakht-e atsurik» (L’arbre asurik).

- «  ame-ye  shah-Bahram». (poème de  shah Bahram).

-« Sorud-e  Karkuï» . ( Le chant de Karkuï).

- «  sher-e Bahram-e Gour»(Le poème de  Bahram-e Gur)

II- Sher-e hejaï   bad  az  eslam  La poésie  syllabique  après l’Islam). Cet article contient 8 parties 

« Sher-e Keykhosrow». (poème  de  Keyxosrow) Cehrazad.

 « Sher-e Ardeshir-e papakan».(Le poème  d’ardeshir-e papakan.

« shérha-ye dah heja-ye kordi>>.(Les poèmes dix  syllabiques kurdes.

Sher-e Yazid ebn-e Mofraq». ( Le  poème de Yazid ebn-e Mofraq).

 « Sher-e mardom-e khorasan dar hajv-e Asad ebn-e Abdollah» (La satire du peuple de khorasan pour Assad ebn-e  Abdollah.

«  Sher-e Taher zol yamineyn».(Le poème de Taher zol yamineyn.Sher-e Abol Yanqabi abbas  ebn-e Tarkhan. Le poème de Abol Yanqabi Abbas ebn-e  Tarkhan.

III-  Ashar-e Tabari va Fahlaviat-e basd  az Eslam  que  be  Tarz qadim gofte  shode ast».( Les  poèmes de Tabari  et les  poèmes  en langue Pehlevi après l’Islam) :

 -« Madh-e  Sam-e Nariman  va koshtan-e ej­deha >> Eloge pour Sam-e Nariman et la destruction du dragon.

-«  Sher-e Ali-Firuz »( Le poème d’Ali-Firuz) Mast-e mard , Divar de (L’homme ivre)).

«  Sher-e Tabari »  (Le poème de Tabari)

IV- « Sher-e  heja   dar  khorasan” La poésie  syllabique au khorassan » (Sher-e  Abutaher-e khorasani(Le poème de Abutaher-e khorassani).

V- « Tasnif  va masal  va  ashar-e  Dehqani»  Les chansons,  les maximes et les poèmes  des paysans :

-« Harrare-ye   Ahmad-e Atash» . La chanson  d’Ahmad-e Atash

« Tasnif-e Nasrow jan». La chanson de Nassrow jan. -« Taraneha-ye haft  ya hasht  hejai». Les  chansons sept  et huit syllabiques.

 Masalha  va  afsaneha-ye  hasht-heja » (Les maximes et les fables 8 syllabiques).

-« Qazalha-ye hasht hejai » les qazals à  8  syllabes.

(Sher-e hasht-heja-ye arab».(Les poèmes arabes à 8 syllabe.

12- « Fahlaviat   ya   taraneha-ye melli ». ( Les poèmes en  dialecte régionalUne  introduction  à « Haftad  tarane-ye melli » réunis et édités par  Kuhi  Kermani , Téhéran  1317sh/1938

13- « Sher-e Farsi». (La poésie  persane). Payam-e now. 2/5p 1-13. Farvardin 1325sh/1946.

Les poètes persans, leur vie et leurs oeuvres:

14 «  Saadi kist ?» ( Qui est - ce Saadi ?). Nowbahar, 6/83  Dey 1296sh/1917. B.A.F / 1/p 143-159 .

15 « khosravani »  ( khosravani le  poète  de 5ème  siecle ) .   Nowbahar-e haftegi , no  5, p 721,  tban 1301sh/1922 .B.A.F/1/ p 160 .

16 -«  Marg-e Eshqi », (La mort d’Eshqi, la vie, le style et la mort d’Eshqi,un poète contemporain de Bahar), Qanun no 61,15 Tir 1303sh/1924 .

17 «  Sadr al-Din  Rabi » .( un poète de 5-6ème siècle ) Armaqan, 6 /1, p 26-40 . (1304sh/1925) . B.AF/1/p 161- 170

18 -«  khaqani » khaqani le poète du 6ème siècle ) Tufan , no 18 , 19 Tir 1307sh/1928 . B.AF/,1/ p 170-175.

19 –« Amir al-Din Massoud-e Nakhjavani»(un poète du 6ème siècle). Armaqan, 11/1, p 12-14. 1309sh/1930.B.A.F/1/p 175-     177 .

20 –« shahab-e  Tarshizi »(Les valeurs de la poésie de shahab-e Tarshizi ). Armaqan, 11/ 1 p 36-46. No 2, p 119-126.                no 3, p 185- 191. 1311sh/1932. B.A.F/ 1/ 177-202 .

21 – «  Agahi-ye ma  az  Maktabi »   (Notre connaissance  de Maktabi »  le  poète de 8-9ème1siècle.) Introduction de Bahar au « Kalamat-e   qarra   de Maktabi”  édité   par   Kouhikermani. Téhéran Entesharat-e Nassim-e saba, 1313sh/1934. B.A.F, /1/, p 202-205.   

22 «  Fath-Ali khan-saba » (un poète de 13ème siècle) Introduction à «Golshan-e saba» réuni  par Kouhi Kermani Entesharat-e  Nasim-e saba. Téhéran , 1313sh/1934. B.A.F, 1/           p 206-209.

23 –«  Lamiye  Fah-Ali khan saba » qasideh  rimée de lettre  L  de Fath-Ali khan saba Armaqan , 11/ 9 p 655-659,  1301sh/1922 . B.AF 1/p 251-252.

24 –« shahriar»(le poète du 20ème  siècle ).  Introduction au recueil de shahriar. Téhéran khayyam  , 1314sh/1935. B.A.F, 1/ p 208- 209.

25 «  Parvin  Etesami » Introduction  au  recueil  de poèmes de Parvin  Etesami, Téhéran, 1323sh/1944. B.A.F.1/ p 210-216.

26 –« shams al-Din  Ahmad ebn-e Manutchehr-e shast kalle» (Un poète du 6ème siècle), Mehr , 6 / 5 , p347- 353, (1317sh/1938) .  B.A.F ,1/p 216-220 .

27 «  shaer-e gavsavar»  ( Une qassideh d’Amid -e Deilami le poète du 5-6ème  siècle ). Daneshkade , no, 11-12 , p 602  -606 ,  Ordibehesht 1297sh/1918 . Bahar va adabe farsi (B.A.F) 1/ , p 235- 238 .

28 «  Nuniye Rudaki » ( la  qassideh de Rudaki  rimée  en lettre N). Armaqan, 6 / 3et 4, p 181-188(1303-1304sh/1924-               1925 B.A.F; 1/ p 238-242.

29 –«  Morsale-ye  Ebn-e Yamin » (Les  erreurs de Bertles dans la correction d’une lettre d’Ebn-e Yamin).Ayande, 2 / 5et 6 p 420- 422 . Mordad 1306sh/1927. B.A.F, 1/ p 242 /245.

30 «  Sowgand dar adabyyat-e farsi ». ( Serment  dans la littérature persane  Mehr , 7 /4, p 209- 212 . (1313sh/1934) . B.A.F . 1/ p 267- 271 .

31 – «  qassideh-ye  Labibi » (Une qassideh de Labibi le poète du  5-6ème.siècle ). Ayande , 3 / 3 , p 151- 157 (1321sh/1942) . B.A.F 1/ p 271- 278 .

32 – « Sher ha-ye dakhil  dar   divan-e Hafez». ( les poèmes introduits dans le  recueil des poèmes de Hafez ) . Ayande, 3/10, p 522-525 (1323sh/1944) . B.A.F,1/ p 287- 290.

33-«Ferdowsi-name» , Mohammad-e Golbon , Téhéran , Markaz Nashr-e Sepehr , 1345sh/1966,qui contient les articles suivants :  

 « Qabr-e  Ferdowsi ». ( Le  tombeau du  Ferdowsi ) . Nowbahar-e haftegi, Téhéran , khordad 1306sh/1927 .

  «  Falsafe-ye Ferdowsi » La philosophie  de Ferdowsi  . «Ferdowsi-nameh» , Téhéran , Markaz-z nashr-e Sepehr 1345sh/1966,  p 145-158.

 –« Sherha-ye dakhil va tashifat  dar shah-name » ( Les poèmes introduits   et  le problème de l’altération  dans  shah-name). «Ferdowsi-name», p 159-169 .

  «  sharh-e ahval-e  Ferdowsi  az rou-ye shah-name » (La biographie  de Ferdowsi   selon  shah-nameh). «Ferdowsi-Nameh» .p 21- 80.

  –« khat  va  zaban-e  Pahlavi  dar  asr-e  Ferdowsi» (L’écriture et la  langue  pehlevi  à l’époque de  Ferdowsi ).       «Ferdowsi- name», p 96- 136 .

  «  Ferdowsi  bozorgtarin  shaer-e Iran ast » (Ferdowsi est le plus grand  poète d’Iran). «Ferdowsi-nameh», p 89-96 .

 34 –« Name-ye oshshaq» ( Mélodie des amoureux).   introduction au «Divan-e ashar-e aqa Mehdi-ye Elahi Qomsheï» ( recueil de poèmes de aqa  Mehdi-ye Elahi-ye  Qomsheï, concernant sa vie, ses œuvres et son style de poésie. Elmi, Téhéran, (1320sh/1941.

35 « Eqbal-e Lahuri» ( Un  poète du dialecte hindo de la fin de 19ème et  qui compose en persan , ses idées et son impact) .Téhéran  Jahan-e now , 5 /4, p 89- 90 , (Tir 1329sh/1950 ) .

 36 –«  Resale-ye hadaeq  al-haqaeq » une étude sur un texte rhétorique  écrit par  sharaf   ebn-e  Mohammad al-Rami . Téhéran , Arman ,1 / 2 p44-50( Dey 1309sh/1930) . B.A.F.  1/ p 291-294 .

37 –« Tarikh-e tatavvor-e sher-e farsi » ( l’histoire de l’évolution de la poésie persane ), édité par  Binesh. Taqi, Mashhad 1334sh/1955  et Bakhtiari , Téhéran 1342sh/1963

B- La prose, la langue et la grammaire  persanes:

1 «  Nassr-e farsi». (la prose persane): les raisons sociopolitiquehistoriques pour lesquelles  la prose persane n’est pas aussi évoluée que la poésie. Téhéran , Tufan, no 7( 21 Farvardin 1307sh/1928) .  B.AF, p 245-250.

2 «  Tarjome-ye tarikh-e Tabari». ( La traduction  de Tarikh-e Tabari »  .La présentation  des valeurs littéraires du                texte ;les diverses copies ;  et comparaison entre style  du Tabari et Beihaqi. Téhéran , Name-ye  tamaddon, 1 /5, 6, 7. (Tir et Mordad 1310sh/1931

3 «  Tarikh-e Sistan » ( Histoire du Sistan ) . Introduction au Tarikh-e Sistan , Les auteurs du Tarikh-e   Sistan; ses valeurs                et ses caractéristiques littéraires ; les parties en persan et en arabe. Téhéran , (khordad 1314sh/1935 ). B.A.F 1/p 311-340.

4- « Introduction à «Mejma al-Tavarikh  va  al-Qesas » Informations concernant  morphologie et syntaxe, conjuguaison déclinaison de ce texte dont l’auteur n’est pas connu. Texte corrigé par Malek al-shoara  Bahar , Téhéran , Kalale-ye khavar, (Mordad 1317sh/1938) . B.A.F, 1/ p 342-372 .

5 « Introduction à «Montakhab-javame al-hekayat va lavamea  al-Ravayat»  du  Mohammad-e Aowfi,   un                auteur du 6-7 ème siècle .  texte établi et corrigé par  Bahar, en 1319sh/1940. publié à  Téhéran en 1324sh/1945 par le Ministère de la culture . B.AF. 1/ p 371-375.

6Tarjoman al-Balaqa» .  (Les valeurs et les caracteres techniques de Tarjoman al-Balaqa de Mohammad ebn-e al-Omar-e Raduyani, texte                 corrigé par Ahmad-e Atash , Istanbul 1949 ) , Téhéran , Yaqma , 2 / 7 , 1328sh/1949, p 294- 300 , no 8, p 453-359 , no 9, p 401-404 .

7 « Tarjoman al-Balaqa bara-ey etela-e aqa-ye Ahmad-e atas. Notes et critiques à propos de l’édition  d’Ahmad-e Atash.( publié à Istanbul, 1949 ). Téhéran ,Danesh , 1/ 12 (Esfand 1328sh/1949 , p 598-603 et 2/ 2 (Mehr 1329sh/1950) p 120-121 

8 « Sabk shenasi » L’histoire évolutive de la prose persane avant et après  l’Islam  jusqu’ à nos jours . 3 vols.,Téhéran ,      1331sh/1952, 2ème édition Amir Kabir, 1337sh/1958

9 «  Rishe-ye  zaban-e farsi » ( L’origine de la langue persane) Daneshkade, no 11-12, p 588-593 . (1298sh/1919) . B.A.F. 1/p 232-234 .

10 «  Tatavvorat-e zaban-e farsi dar zemn-e 29 qarn» (les transformations que la langue persane  a  connues  durant  29 siècles). Bakhtar ,Ispahan , 2 / 4-5, p 246- 249(1313sh/1934). B.A.F 2/ p 243-250.

11 «  Dastur-e zaban»( La grammaire  de la langue  persane et la nécessité  de  réformes ). Mehr 7ème année no 3, p 141-145 (1318sh/1939). B.A.F. 2/p 258-261.

12 «  Talim-e zaban-e  farsi  va  ketabha ke  lazem  darim», (L’enseignement de la langue  persane et les livres dont on  a besoin).   Talim  va  tarbiyat  , 8/ 3 et 4 p 1-8 (shahrivar 1317sh/1938) .B.A.F, vol 2, p 407.

13 «  Taqyir-e Khat-e farsi» (Changement de  l’écriture  persane) écrite en prison du Nazmiyeh  en 1312sh/1933 et publié  dans Negin , 3ème année (1347sh/1968)  no 36, p 11 . B.A.F. 2/ p 242-3

14 « Adabiyat-e Iran » ( la littérature persane, Son origine,  son ancienneté  ses tendances principales etc .)  . Téhéran, Nowbahar , 33/ 34, et 35 ,36,37, 38,  40 . (shahrivar 1322sh/1943 ) . B.A.F. 2 / p 278-287 .

15 –« Tarikh-e adabiyat-e Iran ». ( L’histoire de la littérature persane ; une histoire qui n’est pas encore écrite. Critique et  analyse autour  des travaux d’Edward Brown et Shebli Nemani) Téhéran, Mehr , 5 / 8 p 868 (Dey 1316sh/1937). B.A.F. 2/p 240-242 .

16 « Nakhostin  congre-ye adabi-ye Iran » ( Le premier congrès littéraire de l’Iran, ce que  nous attendons  de la littérature dans l’avenir ) , dans  «Nakhostin congre-ye nevisandegan-e Iran» Téhéran,  Edare-ye  Entesharat-e vezarat-e farhang-e Iran ,1326sh/1947. p 5-9 et 301- 302. B.A.F 2/p 379-384 .

17 «  Mabhas-e loqavi » ( Discours relatif au  lexique , évolution de la signification des mots et la règle de  distinction). Téhéran,  Arman , no, 8, 9, 10, p 249-257. (1310sh/1931) . B.A.F. 2/ p 1197-202 .

18 «  Gerdavardan-e loqat-e farsi » ( La nécessité de réunir  les mots avant qu’ils ne se transforment  ou  perdent   leur  sens ). Talim va tarbiyat,  8 / 5et 6 (1317-1318sh/1938-1939) p 9-12 B.A.F.2/, p 413-424 .

19 «  Namha-ye padeshahan-e Iran » ( L’origine des noms des rois  qui sont  arabisés et transformés  en comparaison entre  divers textes ). Mehr , 1ère  année   (Tir , 1312) , p, 118-121, 225-          227 , 2ème année ( Tir 1313sh/1934 ), p211-220. B.A.F. 2/ p212 .

20 « Tahqiq  dar  loqat-e pad va pad »   ( une recherche sur les termes pad va pad), Mehr, 3ème année no 6, p 549 (1314sh /1935) B.A.F. 2/ p 250-252 .

21 - « Dal va zal «(les lettres D et z) , Arman  1 / 2 p51, 61 no 3, p 86- 97 (1319sh/1940) .

22 –« Loqat-e barsari » (le mot «barsari»), Armaqan 12/ 11 p 787-791(1310sh/1931) B.A.F , 2/ , p 202-205.

21 –« chonanke va chenanke”. Nowbahar-e yomi-ye, no 43, Mehr 1322sh/1943.

22 « Bar lah  va  bar alayhe»  Danesh , 1 / 5 p 246- 250 (1328sh/1949). B.A.F. 2/, p 262-268 .

24 -« Bakhtar  be mani-ye shomal ast»(«Bakhtar» veut dire nord) .Ispahan, Bakhtar 1/2, p 67- 74 . B.A.F. 2/ p 205-211 .

25- « Abakhtar »La signification du mot abakhtar). Ispahan , Baxtar, 1 /6 , p 361- 362 (Ordibehesht 1313sh/1934 ) .  B.AF. 2/ p211-212 .

26 « Ilam  va  ilam » (les  critiques   concernant  le choix de nom d’ilam pour Poshtkuh , établies par  Bahar  au cours de la séance de soutenance de thèse de Mohammad-e Mokri ) .Yaqma   3 / 2 p 88-90 (1329sh/1950) .  B.A.F. 2/p 268-371

27 « Enteqadat dar atraf-e maram-e ma» (critique autour de notre doctrine littéraire ). Téhéran, Daneshkade, no 3 (1297sh/1918)  p 15-124 .

28 « Tasir-e mohit dar adabiat» ( L’impact de l’environnement             sur la littérature ) Daneshkade , no 4 , (1297sh/1918) p171-178 et no 5 p 227 235 .

29- « Dastur-e adabi» ( Prescription littéraire ),  Téhéran ,         Daneshkade  1297sh/1918, p 456-458

C-Histoire de la pensée, de l’art, de la religion et les problèmes  sociopolitiques

Bahar s’intéressait à l’histoire de l’Iran sous tous ses aspects. Les articles qu’il  a écrits à ce sujet sont donc très variés.  On y trouve des éléments sociopolitiques,  l’histoire de l’art et la culture,  mais aussi la religion .

1 « Tahzibe va naqqashi dar Iran » ( L’histoire de l’art de       la dorure et la peinture en Iran ) L’origine et l’évolution de       cet art avant et après l’Islam . L’influence  de l’art européen                 sur la peinture persane. Tufan, no 9- 14, Ordibehesht à khordad-e 1307sh/1928. B.A.F, p 6-32 .

2- « Elm dar ahd-e Moqol» ( La science au temps des Mongols), Le rôle des ministres iraniens dans l’évolution de   la science.  Les primes de khaje Rashid al-Din Fazlollah  pour                 les savants iraniens. Ispahan Bakhtar,1/3 p 119-125 Bahman 1312sh/1933. B.A.F,p 32-38.

3 « Zendegani-ye Mani » (La vie de Mani ) Une étude   comparée sur les différentes versions existant  sur  la vie, les idées et les œuvres de Mani . Daneshkade-ye Maqul va manqul. Farvardin 1315sh/1936 p 33-82 .

4 –« Durnama-ye tasavvof dar Iran»  (L’histoire du mysticisme en Iran), Payam-e now, 2 / 2 p 35-54 (1322sh/1943)

5 –« Seyyed jamal al-din Assadabadi» (Une enquête à propos de l’origine et de la nationalité, et les luttes socio.politiques de Assadabadi ), Ayande, no 7, Farvardin 1324sh/1945, p 381,384 . B.A.F, 321

6 « Tanha asar az Iran-e qadim  ya nowruz»( Nowruz une tradition  qui  reste de l’Iran ancien )  Nowbahar no 27, BAF , p 337-342 .

7 « Baziha-ye irani», les jeux iraniens ), Téhéran,   Talim va tarbiat, 4 / 11 , p 641 - 647 . no 12 p 711-718 (1313sh/1934). 

8- «  Musiqi-ye iranï »  ( La musique persane ) . L’origine de la musique persane», si lahn-e Barbad»( trente tonalités de Barbad). Dar rah-ef honar 1 /6  ( 1334sh/1955 )p 6, B.A.F, p 285-287 .

9 « shaubi-ye»  Histoire du  mouvement  shaubi-ye , la résistance iranienne devant la domination arabe, son impact  sur la politique des dynasties dominantes.  Tufan-e haftegi, no 5 ,             25  Ispahan 1306sh/1927, p1-2 .B.A.F, p 2-6 .

10- « Tarix-e mokhtasar-e ahzab-e siasi va Enqeraz-e Qajariye»  L’histoire abrégée des partis politiques  et la destitution de la dynastie Qajar. Les mémoires  personnelles  de Bahar sur les événements sociopolitiques et plus particulièrement la formation des partis politiques de  1906 à 1924).  En deux volumes (Ière édition , Téhéran 1323 sh /1944 ,  1337sh/1958,2ème édition, Téhéran , 1363sh/1984 ).

D- Les Romans, Episodiques et les Pièces de théatre

1- « Tchahar dokhtar » (quatre filles ) ; Petit épisode , dialogue entre quatre fleurs  métamorphosées en quatre personnages. Daneshkade, 1/ 1 Ordibehesht 1297sh/1918, p 45- 48. B.A.F, p 273-275 .

2- « Qalb-e shaer » ( le coeur du poète). Article autobiographique de Bahar . Nowbahar , 13ème année du numéro 7 à 11 aban et azar 1301sh/1922 . B.A.F, p 277-292

3- « Tut va bid » (le mûrier et le saule) le dialogue entre deux arbres symboles d’utilité et  d’inutilité. Daneshkade,     1 Mehr 1297sh/1918 , p 269-272 . B.A.F, p 275-277.

4- « Tarbiyat-e na ahl » (L’éducation d’un indocile  (dégénéré) Une pièce de théâtre . Nashriye-ye Farhang-e khorasan , 2/5 , (1316sh/1937) p 38-39, No 6, p 9-2 .

5 « Neyrang-e siah ba kanizan-e sefied». (L’intrigue noire avec les esclaves blanches). Roman, Ruzname-ye Iran, 3/ 101 1298sh/1919.

A toutes ces œuvres que nous venons de mentionner,  il faut ajouter des centaines d’articles que Bahar avait écrit, en rapport avec les événements du jour et qui sont publiés dans les journaux de l’époque . Ses articles, qui ont des aspects événementiels, n’ont pas encore été réunis et édités dans un même volume. Il faudra pour cela une étude documentaire approfondie qui permettra de préparer avant tout un inventaire des noms de tous les journaux avec lesquels il collaborait.  Ensuite, il s’agit de trouver leurs archives,  s’il en existe encore aujourd’hui, pour former une liste de ses écrits. A cela il faudra ajouter les articles publiés sous  un nom d’emprunt. En effet, étant donné la  censure  et le contrôle sévère de la presse, Bahar publiait ses articles sans indiquer son nom, ce qui ne facilite pas la tache des chercheurs. Mais il faut se dire que la  présence active de Bahar dans la vie sociopolitique du pays  à cette époque peut donner une importance particulière à ce  qu’il nous a laissé à travers ses écrits. Ces témoignages peuvent servir à tous les chercheurs dans les domaines sociopolitiques et littéraires  et ceci mérite une étude documentaire approfondie, malgré tous les problèmes dont nous parlions auparavant. Pour l’instant, nous nous contentons de ce que Bahar nous a laissé  et de  ses poèmes en particulier qui sont le miroir le plus fidèle de ses sentiments et de ses convictions.   

Notes:

1-Montakhabat-e ashar-e shoara va nevisandegan-e moaser,  Brukhim,1302sh/1923, p 326-329

2- Sokhanvaran-e nami-ye moaser», Delhi, 1351 h.q/ 1932 , p 358- 400.

3-Ganj-e sokhan , Téhéran , 1351sh, vol 3, p 32

4-MALEKZADE, Mohammad, « sharh-e ahvale Bahar « , Divan, éd 1335sh, Téhéran Amir kabir, p 1. -MATINI . Jalal,  adomin sal-e veladat-e Bahar «Iran-name, 5/4, 1366/ 1987, p561.

5- MALEKZADE . Mohammad, sharh-e hal-e Bahar, Divan , éd 1335sh, p  - BAHtR .Meherdad, «Bahar az kudaki ta payan-e omr», Divan, édition 1368sh, p 18-19.

6-BAHAR. Mehrdad, Notes à propos des satires de Bahar, Divan,édition 1368, vol II, page 1306).
7- Moayyed.Heshmat, Tanz va hazl dar sher-e Bahar»,Iran-name 5/4 1978 page 611.

 

______________
 


1) -Bahar, Qalbe shaer, Bahar va adabe farsi, vol,2 p280
2) Bahar, « Sharhe ahval-e bahar be qalame khode ou » (la description de la vie de Bahar de sa propre plume), Téhéran,nashriyeh daneshgah, 1330/1950
3) -Ibid, p, 16-17
4) -ibid,p17
5) -ibid,p20
6) -Dariqe man, (mon regret), qasideh, 1282, voir divan, p 5
7) -Bahar , sabkshenasi, vol,1
8) -Erfani ; Sharhe avaval va assare Bahar, Teheran, Ebne Sina ; 1335,p3
9) - voir, Bahar,Tarikhe ahzab siasi, L’histoire abrégée des partis politiques,Teheran, 1323/1944 ,introduction,
 
10) -Bahar sharhe ahvale p22
11) - Bahar tarikhe ahzab, vol 1 p, 8-10
12) -le sanctuaire de l’Imam Reza a été bombardé par les russes le 29 mai 1912
13) .- voir tarikhe ahzab, introduction-
 
14) -Golbon, tarikhtche Nowbahar, p30
15) -ETEHADIYE,Mansureh,Ahzabe siyassi dar majlese sevom ; Teheran, nashre tarikhe Iran ; 1371 ;p104
16) -Bahar , Sharhe ahvale be qalame- khode ou ; p 24
17) - Nikuhemmat, A, » Bahar va Adib al mamaleke Farahahni » dans zendegani va asare Bahar, Kerman, 1334,pp72-73
18) - « Marame ma » voir Daneshkadeh 1/1,1297/1918,p1
19) -Daneshkadeh, numéro11-12,ordibeheste 1298/20avril 1919,p563-570
20) -Tarikhe ahzab ; p27
21) -ZAKER HOSSEIN ; Abd al –Rahim, « Matbuate siassi iran dar assre mashrutiyyar » , Teheran Daneshgah, 1368, p79
22) - tarikhe ahzab , dibache
23) - ibid p54
24) - ibid,p65-64
25) - Touluie, Mahmud, « Pedar va pessar », Teheran Nashre elmi, 1372 ; p64
26) - Tarokhe ahzab ; p94-95
27) -Bahar ; Mehrdad Kkhane va khanevadeh , Ayandeh, 10/2 ;3 1363,p95-100
28) - Majlesse et vazire jang,voir tarikhe ahzab, vol 2 p228
29) -ibid, p 68
30) -Rezâ shâhe Pahalavi, » Safarnâmey khuzestân », Teheran, Markaze pajuhes va nashre farhangue siassi dowrane pahlavi, 1353, p 128- 129
31) -Bahar, Enqeraze qajariyyeh, p293-299
32) -ibid, p313
33) -Bahar , Sharhe ahval be qalame khode ou, dans l’introduction de Tarikhe tatavore sh’ere farsi, Mash had, 1334, p 9
34) - Bahar, Enqeraze qajariyyeh, p212
35) -Bahar, qezavathaye tarikhi ; cité par Makki , Hosein ; Tehran, vol 2, Tarjomeh va nashre ketab, p 775-781
36) -bakhshi a zendeguani bahar be qalame khode ou, Yaqma, 14/9, Azar 1340 no 161, p 380
37) -Mohite Tabtabai, Mohammadn khaterati chand az Malek al shoaran Ayandeh, 10/2-3, 1363, p 101-106
38) -Qazi Nematollah, « Elale-e soqute Reza Shah” Teheran, Nashre Assar, 1372, p73-143
39) -« Bakhshi az zendegui siasi va faliyyathaye BAHAR be qalame ou », Yaqma 1340, no 9, p 387
40) - Nameh hay Bahar ; be koousheshe Ali miranssari, Teheran ; sazemane asnad, 1379, p 105
41) -« asnade dorane pahlavi », publié dans Keyhane landane, Avril , 1374 ;/1996 ;p11
42) -Ttarikhe ahzab , dibache
43) -Mohammade Golbon, « tarikhcheye Nowbahar »n p33
44) - voir , Bahar va adabe farsi, vol 2 p 379- 385
45) - Parvaneh Bahar , « Bahar va qavam al saltaneh », Iran- nameh, 1366/1987, p 642 
46) -Bahar, -« Bakhshi az zendegui siasi va faliyyathaye BAHAR be qalame ou », Yaqma 1340, no 9,p389
47) -Parvaneh Bahar ; « Safare pedaram be ouropa », Iran- nameh, vijehey Bahar 1366/1987, p646
48) - ibid, p 646
49) - ibid, 647
50) - deux nameh az Bahar, voir , Iran- nameh, 1366/ 1987, p 711-713
51) - voir, « Majlesse yad boude  dar daneshgah », dand, Nashriye Daneshgah-e Teharn, tir 1330, p5
Aussi, Homai Jalal  « Takmile sharhe hale Bahar », nashriyye daneshgahe Teheran , tir 1330,
Bayanate raise daneshgah, dans nashriye daneshgahr Teheran ; tir 1330.


صفحه نخست  |   زندگینامه  |    آثار بهار  |    بهار شاعر   |    بهار و سیاست    |    بهار پژوهشگر   |    بهار ترانه سرا    |    بهار روزنامه نگار  

تماس با ما  |  بهار و خانواده  |  نامه های بهار  |  دیوان بهار  |  بهار و معاصران  |  بهار و انجمن دانشکده  |  بهار در زبانهای دیگر  |   تصاویر بهار

©All Rights Reserved